Comment le monde est entré dans une ère de “révisionnisme géopolitique”

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Pourquoi cet article

Dans cet article, la professeure de sciences politiques Eva Borreguero, contributrice du quotidien espagnol El País, analyse la remise en cause des frontières à l’aune des conflits en cours en Ukraine ou dans la bande de Gaza.

Longtemps jugé irrévocable, le tracé des frontières semble aujourd’hui de plus en plus contesté, et avec lui un certain “système westphalien” qui permettait le statut quo entre États.

Ce sujet est étudié à la fois en première, dans le thème 3 sur les frontières, et en terminale, dans le thème 1 sur les conflits.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Dans la confusion des guerres en cours, l’impensable est manifestement en train de se produire : c’est la redéfinition du tracé des cartes.”

Pour Eva Borreguero, le monde est entré dans une période de “révisionnisme géopolitique”. Les équilibres établis à la fin de la guerre froide sont, selon elle, remis en cause par les puissances non occidentales, en particulier la Russie et la Chine.

Alors que, dans un article de 1989, le politologue américain Francis Fukuyama prédisait la “fin de l’histoire” et la victoire de la démocratie, les puissances non occidentales cherchent aujourd’hui à imposer leur modèle et à étendre leur influence au niveau territorial en tirant “sur des coutures territoriales trop serrées, trop contraignantes”.

On pense bien entendu aux conflits liés aux zones économiques exclusives (ZEE) en mer de Chine méridionale, où la Chine tente d’imposer son propre récit et revendique une large ZEE en s’appuyant sur la ligne dite “des neuf traits”.

On peut aussi voir dans l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014 une volonté de remise en cause des frontières établies à la fin de la guerre froide. L’attitude de Vladimir Poutine prouve que, malgré les sanctions occidentales, un pays comme la Russie peut contester le tracé des frontières et la souveraineté de tout un peuple.

Pour Eva Borreguero, ces États cherchent à imposer un nouvel ordre mondial “non occidental”. Beaucoup redoutent ainsi que l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’ouvre la voie à d’autres projets bellicistes, comme une attaque chinoise contre Taïwan, ou une attaque nord-coréenne contre la Corée du Sud.

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