Dans un monde bouleversé, le Japon doit servir de “pont entre l’Occident et l’Asie”

Le sommet du G7 qui vient de se terminer est venu rappeler la force du présentiel. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la tête d’un pays sous la menace nucléaire russe, s’est rendu au Japon – seul pays au monde à avoir connu une attaque nucléaire. Les dirigeants du G7, ainsi que ceux du Brésil et de l’Inde, représentants de ce que l’on appelle le “Sud global”, ont rencontré Zelensky, pour certains en tête à tête.

Voir réunis en un même endroit ces chefs d’État et de gouvernement, qui comptent parmi les acteurs les plus importants de la scène internationale, pour afficher leur soutien à l’Ukraine est un message fort. La diplomatie faisait là étalage de sa puissance.

Sur place, tous les dirigeants se sont rendus au musée du mémorial de la Paix de Hiroshima, où sont exposés des objets ayant appartenu aux victimes et des vestiges des destructions causées par la bombe atomique. Qu’ont-ils bien pu ressentir – non en tant que politiciens, mais en tant qu’êtres humains ? Voir de ses yeux l’horreur de l’arme nucléaire devrait en toute logique inciter à œuvrer en faveur d’un ordre mondial fondé sur la paix.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a plus d’un an, le président russe, Vladimir Poutine, a menacé à maintes reprises de briser le tabou nucléaire. Ce serait mettre fin à une période de près de soixante-dix-huit ans, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de non-utilisation de l’arme nucléaire.

Tenir la dragée haute à la Russie et à la Chine

Or, si le monde laisse faire Poutine dans son invasion et tolère ce précédent qui bafoue l’ordre international, d’autres pourraient y voir une invitation. Le Chinois Xi Jinping, qui soutient Poutine, n’exclut pas une unification de Taïwan à la Chine par la force. La mise en place d’une stratégie de dissuasion efficace à l’égard des deux autocraties contribuera au maintien de la paix et de l’ordre mondial. Le G7 est en première ligne dans ce projet, mais il ne peut pas atteindre ces objectifs seul.

Le Groupe des 7 ne représente plus que 40 % du produit intérieur brut mondial, soit une baisse de 20 points au cours des quarante dernières années. Alors que la contribution de la Chine, qui était de l’ordre de 10 % il y a quarante ans, approche aujourd’hui les 20 %. Pour maintenir l’ordre international, le G7 doit tenir la dragée haute à la Russie et à la Chine sur le plan diplomatique, militaire et économique. Pour y parvenir, la coopération avec le Sud global est fondamentale.

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