« Tout le monde aime Jeanne » : joyeuse comédie de la dépression

Le duo irrésistible Blanche Gardin-Laurent Lafitte de « Tout le monde aime Jeanne ».  - Credit:Les films du Worso
Le duo irrésistible Blanche Gardin-Laurent Lafitte de « Tout le monde aime Jeanne ». - Credit:Les films du Worso

On connaît tous une Jeanne. Cette fille un peu pénible que tout le monde aime et à qui tout réussit. Cette fille qui marche toujours d'un pas assuré, la tête haute, en faisant retentir ses talons de patronne. Jeanne, la quarantaine, est à la tête de Nausicaa, une start-up qui promet de nettoyer les océans – rien que ça ! –, et donc de sauver le monde. C'est une héroïne des temps modernes, que l'on acclame et que l'on admire.

Mais du jour au lendemain, le monde de Jeanne va chavirer. Sa colonne submersible dévoreuse de déchets se désintègre alors même que les caméras des médias du monde entier sont braquées sur son inauguration. Le projet révolutionnaire fait pschiiiittt, Jeanne se jette à l'eau pour dissimuler sa honte, et c'est le début de la descente aux enfers. Comment vit-on la chute, celle qui fait passer du sommet de la gloire à la ruine et à la solitude la plus extrême ? C'est à cette question presque universelle que tente de répondre la réalisatrice Céline Devaux dans Tout le monde aime Jeanne, premier long-métrage aussi réussi que décalé, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes.

Quoi de mieux que de régler un autre problème pour se sortir le premier de la tête ? Quitte à être au plus mal, Jeanne décide de partir à Lisbonne pour vendre l'appartement de sa mère, qui s'est suicidée un an plus tôt. Mais c'est sans compter sur sa rencontre fortuite avec Jean, ancien camarade de classe nonchalant et tête à claques, bien décidé à empêcher Jeanne d [...] Lire la suite