La monarchie, cette institution à la “santé de fer”

Le 6 mai, le regard d’“une grande partie du monde” sera tourné vers l’abbaye de Westminster, à Londres, pour le couronnement de Charles III. Si El Mundo s’attend à “des rites et à un cérémonial pompeux”, le quotidien espagnol estime toutefois que l’événement confirmera “à quel point l’enchantement qui entoure la monarchie reste inaltérable au XXIᵉ siècle”. Car, pour le journal conservateur, cette institution “en voie de disparition” affiche paradoxalement une “santé de fer”.

La Grande-Bretagne est un cas d’école pour le quotidien madrilène :

“Malgré les nombreuses crises auxquelles l’institution monarchique britannique a été confrontée ces dernières décennies, […], la Couronne britannique reste […] un roc solide qui bénéficie d’un soutien important de l’opinion publique.”

Le système monarchique n’est pas propre au Royaume-Uni puisque une quarantaine d’États à travers le globe en épousent les contours, dont dix en Europe (Royaume-Uni donc, Espagne, Pays-Bas, Norvège, Suède, Danemark, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, auxquels s’ajoutent le Vatican et la principauté d’Andorre).

Devoirs d’exemplarité

“Bien sûr, il n’y a pas que des monarchies démocratiques”, prévient El Mundo. Le média évoque l’existence de quelques États “partiellement démocratiques” et de “dictatures à part entière” – en s’appuyant sur les considérations de l’ONG américaine Freedom House –, à l’image de l’Eswatini, de l’Arabie saoudite, du Qatar ou de Bahreïn.

Cependant, la survie des monarchies semble dépendre “du fait qu’elles soient perçues par les citoyens comme utiles et qu’elles obéissent à des standards d’exemplarité encore plus élevés que ceux exigés d’autres institutions qui ne sont pas seulement fondées sur l’affection populaire”, selon le journaliste Eduardo Álvarez.

En Espagne, par exemple, une réforme de la Couronne est discutée depuis plusieurs années, car les scandales répétés autour de la famille royale ont étiolé l’image de la monarchie.

El Mundo poursuit : “Mais une partie du bien-fondé et de la solidité [des monarchies] tient aussi au fait que, quels que soient les changements, les adaptations et les renouvellements qu’elles ont subis, [elles] continuent d’être […] ‘des foyers rayonnants de fascination’, comme l’écrivait le grand théoricien de la monarchie britannique Walter Bagehot [1826-1877]”.

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