La moitié des étudiants ont moins de 100 € de reste à vivre après avoir payé leurs charges

36 % des étudiants ont déjà sauté des repas par manque d’argent
Klaus Vedfelt / Getty Images

PRÉCARITÉ ÉTUDIANTE - En période d’inflation, quelle est la réalité pour les étudiants de France ? C’est la question que pose l’association de solidarité étudiante Cop1, dans une étude menée par l’Ifop*.

Les résultats sont inquiétants. Ils révèlent qu’en 2023, la majorité des étudiants (60 %) considère l’argent comme une difficulté. Une grande partie d’entre eux s’est déjà privée de nourriture, de produits d’hygiène ou de soins médicaux, et 45 % des sondés craignent de basculer dans la pauvreté.

Plus d’un tiers des étudiants sautent des repas par manque d’argent

Premier sujet d’inquiétude abordé par le rapport, l’alimentation est sujette à de nombreuses restrictions chez les étudiants. Ils sont 46 % à déclarer avoir déjà « supprimé certains repas » à cause de l’inflation - contre 28 % au sein de la population Française. Près de la moitié d’entre eux affirme par ailleurs avoir réduit les quantités de nourriture par repas, et 36 % ont déjà sauté des repas par manque d’argent.

Dans ce contexte économique où les prix sont tirés à la hausse, la nutrition n’est pas le seul domaine dans lequel les étudiants sont amenés à se priver. L’étude mesure aussi le « sentiment de devoir limiter ou renoncer à certains achats » dans le domaine du divertissement et du loisir (52 % des étudiants contre 37 % de l’ensemble des Français), l’habillement ou encore l’aménagement de leur logement.

50 % des étudiants ont un reste à vivre inférieur à 100 €

Ils sont également nombreux à avouer devoir éviter les dépenses d’hygiène. La précarité menstruelle, malgré la récente mise à disposition de protections menstruelles gratuites dans les facs, reste un problème partagé par 23 % des étudiantes qui déclarent ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques par manque d’argent.

Autant de chiffres qui n’ont rien d’étonnant quand on constate qu’après avoir payé le loyer et les charges, la moitié des étudiants n’a plus que 100 € ou moins en poche pour finir le mois.  « Les résultats de l’étude montrent qu’il y a une vraie souffrance chez les étudiants. Déplore Clara Limoge, vice-présidente de l’association Cop1. Solitude chronique, difficultés financières, stress... La situation des jeunes n’a rien de réjouissant, et les associations seules ne peuvent pas résoudre ce problème. Il faut une réponse politique forte pour offrir un autre avenir à la jeunesse.  »

* L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 812 personnes, représentatif de la population étudiante française

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