Un mois après le séisme au Japon, le lent chemin du retour au quotidien

Un mois après le tremblement de terre de magnitude 7,6 qui a frappé la péninsule de Noto, dans le centre du Japon, le 1er janvier, les autorités commencent enfin à percevoir l’ampleur de l’ensemble des dégâts. Selon le bilan compilé par la préfecture d’Ishikawa, qui administre la péninsule, le nombre de victimes s’élève désormais à 238, et celui de maisons endommagées à 46 000, rapporte le site de la chaîne publique du pays NHK. La préfecture envisage de lancer d’ici à la fin de mars la construction de 3 000 logements temporaires pour les riverains ayant perdu leur maison.

Fait notable, le nombre d’habitants qui sont toujours contraints de vivre dans les centres d’évacuation, y compris des hôtels et des auberges, se monte toujours à plus de 14 000, selon la chaîne. Plus de 40 000 foyers n’ont toujours pas d’accès à l’eau potable.

Le journal Mainichi Shimbun, qui a publié un article récapitulant la situation, voit dans cette donnée “le plus grand obstacle” à la reprise du quotidien pour les habitants. De fait, la région a pris un retard important dans la mise en place des réseaux d’eau antisismiques, pourtant demandée par le ministère de la Santé.

“Le coût des travaux antisismiques, pris en charge en partie par les communes locales, se répercute sur les factures d’eau. Or ces dernières sont déjà assez élevées dans la péninsule, du fait de la diminution de la population locale, qui perdure depuis longtemps. Dans ce contexte, les mairies n’osaient pas procéder au renforcement antisismique des réseaux d’eaux, de peur de faire encore augmenter ces dépenses”, explique le journal.

Normes antisismiques

En conséquence de cette situation, le rétablissement de l’accès à l’eau potable est prévu en avril, voire plus tard, dans certaines parties de la péninsule. “Les tremblements de terre ont remis au jour la fragilité de nos infrastructures”, a reconnu le gouverneur de la préfecture d’Ishikawa, Hiroshi Hase, cité par le journal.

Masakatsu Miyajima, professeur émérite de l’université de Kanazawa et spécialiste en ingénierie antisismique, soutient que l’État devrait davantage investir dans le financement des travaux de renforcement des infrastructures, afin de réduire les dégâts causés par les tremblements de terre : “Plus le déclin démographique s’amplifie, plus les régions dans la même situation que la péninsule de Noto seront nombreuses, prédit-il. Ce qui s’est passé après le séisme de janvier préfigure ce qui se produira ailleurs. Il faut que l’État promeuve encore davantage la mise en place des normes antisismiques.”

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