Moins de régulations et une stratégie globale, l’appel de l’industrie automobile européenne

L'industrie automobile européenne demande un ralentissement des régulations pour les cinq prochaines années. Le secteur appelle aussi les responsables européens à mettre en place une stratégie industrielle globale, dans le cas contraire, les constructeurs craignent de se retrouver dans une position difficile face à leurs concurrents internationaux.

Ces recommandations sont indiquées dans un "manifeste et une feuille de route" présentés par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Ce document souligne que la stratégie doit englober toutes les étapes des chaînes d'approvisionnement vertes et numériques.

"Je pense que nous avons une grande idée : le Pacte vert. Il faut maintenant la rendre opérationnelle. Nous devons définir des objectifs, et nous devons également décider qui fait quoi dans ce domaine, qui prend la responsabilité en fonction de quelles règles", précise Luca de Meo, président de l’ACEA.

L'Association des constructeurs regrette la lenteur du déploiement dans l'UE de stations de recharge pour les véhicules électriques. Pour suivre le rythme de la Chine, le nombre d'installations doit être multiplié par sept ou dix.

"Nous ne pouvons pas faire cela tout seuls en tant qu'industrie automobile. C'est comme si, il y a plus de cent ans, on nous avait demandé de contrôler toute la distribution du pétrole et du gaz. Nous ne l'avons pas fait. Notre travail consiste donc à fabriquer un produit et à développer une technologie, mais nous avons besoin de la coopération des autres pour y parvenir", insiste Luca de Meo.

Les constructeurs automobiles dénoncent également le fardeau réglementaire qui pèse sur le secteur. Huit à neuf réglementations européennes vont entrer en vigueur chaque année jusqu'en 2030, dont certaines sont contradictoires.

Le secteur s'attend pour 2024 à une diminution des ventes par rapport à 2023, la part des véhicules électriques devrait augmenter fortement.