Mohammed Ben Salman peut-il encore sauver son G20?

En l’espace de six jours, Yahya Assiri a jeté deux pavés dans la mare afin d’éclabousser Mohammed Ben Salman (MBS), le prince héritier d’Arabie saoudite. Dans un pays où toute contestation du pouvoir monarchique peut conduire manu militari à une disparition, cet ancien officier saoudien de l’armée de l’air de 39 ans risque gros. Aujourd’hui défenseur des droits de l’homme installé à Londres, il a envoyé le 18 septembre une lettre aux maires de neuf mégalopoles, dont Paris, pour leur demander de boycotter l’Urban G20, le sommet des villes du G20, qui doit se tenir à Riyad de mercredi à vendredi.

Soit deux ans exactement après l’assassinat du dissident Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul. La missive, coécrite avec plusieurs autres ONG, rappelle que le "bilan brutal de l’Arabie saoudite n’a fait que s’intensifier depuis que Mohammed Ben Salman est devenu prince héritier en 2017". Les signataires exhortent également les édiles à demander "la libération des prisonniers d’opinion", "la fin de la guerre au Yémen" ou encore "l’abolition de la peine de mort", égrenant tous les sujets qui fâchent.

Investisseurs échaudés

Puis, mercredi, Yahya Assiri a annoncé la création d’un parti politique avec des Saoudiens exilés en Europe ou aux États-Unis – une première sous le règne du roi Salman. Ce "Parti de l’assemblée nationale" ne vise rien de moins qu’à "instaurer la démocratie" dans le pays. Le calendrier des deux initiatives n’est pas un hasard : l’Arabie saoudite sera, les 21...


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