"Moi, Moche et Méchant 4": comment Illumination réinvente l'univers des Minions

La relève est assurée! Gru est devenu père d'un bébé baptisé Gru Junior qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, avec un nez aussi long et pointu que celui de son père. Une vraie petite terreur qui en plus de détester viscéralement Gru ne cesse de lui causer des problèmes, dans le quatrième volet de Moi, moche et méchant 4, en salles ce mercredi 10 juillet.

Dans ce nouvel opus, coréalisé par Chris Renaud et le français Patrick Delage, Gru est désormais super agent de l'Agence Vigilance de Lynx. Confronté à un nouvel ennemi, Maxime Le Mal, un rival qu'il a connu au lycée, il est obligé de fuir avec sa famille. Installé dans la ville huppée de Mayflower, la famille refait sa vie incognito.

Sept ans après le précédent volet, cette dernière déclinaison de l'univers des Minions, très attendue, tente de renouveler la formule Moi, moche et méchant. Le succès est déjà au rendez-vous: le film s'est hissé en tête du box-office nord-américain dès son premier week-end d'exploitation, la semaine dernière, avec 75 millions de dollars de recettes.

Gru avait manqué au public: "Il y a eu Les Minions 2, qui était aussi d'une certaine manière une histoire de Gru, puisqu'on racontait sa jeunesse. Mais c'est vrai que la pandémie a pas mal retardé Moi, moche et méchant 4", confie à BFMTV Chris Renaud, rencontré au festival d'Annecy en juin dernier. Le réalisateur a aussi signé les deux premiers volets de la licence.

L'humour du créateur de "White Lotus"

Illumination a planché cinq ans sur le scénario du film. "Nous en parlons au studio depuis 2019", glisse encore le réalisateur. "Mais ça nous a pris cinq ans pour terminer le film et le diffuser au cinéma."

Avec ce nouveau volet des aventures de Gru, les parents sont également bien servis. L'humour, plus mordant que dans les précédents films, porte la marque de Mike White, le créateur de la série The White Lotus.

"Mike a apporté des idées géniales", salue Chris Renaud. "Il a trouvé l'idée qu'Agnès (la cadette des trois fillettes adoptées par Gru, NDLR) n'aime pas mentir. Et que Lucy (la femme de Gru, NDLR) a très envie de travailler dans un salon de coiffure alors qu'elle n'y connait rien. Des idées indispensables à l'avancée de notre histoire."

Mike White a aussi imaginé le personnage de Maxime Le Mal, super-vilain français capable de se transformer en cafard. "Ça a été ajouté au scénario par Mike White, qui passe beaucoup de temps en France", précise Chris Renaud. "On voulait un type très fort qui devait être assez méchant pour pousser Gru à déménager."

"Beaucoup d'idées en rapport avec la ville de Mayflower viennent aussi de Mike", poursuit le réalisateur. "On s'est beaucoup inspiré de ce qu'il avait écrit mais on a transformé son scénario (pour que le film colle) à la franchise Moi, Moche et Méchant. Bien sûr, tous les gags et toutes les facéties des Minions ont été imaginés par nos animateurs."

Gru Jr. plus drôle que les Minions

Le plus difficile, comme dans chaque film de la licence, reste de trouver le bon équilibre entre l'histoire de Gru et les gags impliquant les Minions. "Il faut donner l'impression que toutes les intrigues sont au service de la même histoire. Si les intrigues semblent trop disparates, le film ne fonctionne pas."

Mais les Minions - qui cette fois-ci se transforment en super-héros façon X-Men ou Quatre Fantastiques - se font voler la vedette par Gru Jr. Un personnage qui rappelle Jack-Jack, le bébé des Indestructibles de Pixar. "J'ai travaillé chez Pixar et on a fait attention à ce que Gru Jr. soit très différent (de Jack-Jack)", précise cependant Patrick Delage.

"C'était complexe", ajoute cette figure de l'animation, dont c'est le premier film en tant que réalisateur. "On ne voulait pas non plus que le personnage rappelle celui de Baby Boss, ni qu'il soit trop cartoon, ce qu'on aurait pu faire assez facilement pour coller avec l'esprit Moi, moche et méchant."

Pour que le film soit émouvant, ils ont privilégié "un côté plus naturaliste": "Comme Gru a peur que son fils soit enlevé, si Gru Jr. avait été un cartoon, on aurait cru qu'il ne pouvait rien lui arriver. En privilégiant ce côté plus naturaliste, on ressent davantage la vulnérabilité du personnage. Quand il est en danger à la fin, la salle est émue."

En raison du succès de la licence, le personnage de Gru Jr. devrait connaître de beaux jours sur nos écrans. Les réalisateurs ont déjà signalé leur désir de ne pas vieillir leurs personnages afin qu'ils soient plongés dans un présent perpétuel, comme dans Les Simpson. Gru Jr. devrait donc être un bébé pour toujours, pour le bonheur du public.

Article original publié sur BFMTV.com