Mobilisation pro-Palestine : à Columbia, un bâtiment historique occupé dans la nuit
ÉTATS-UNIS - Des chaises et des tables en guise de barricade, du verre brisé et des cris de victoire. Peu après minuit ce mardi 30 avril, les étudiants pro-Palestine de l’université de Columbia à New York ont pris d’assaut et occupé un bâtiment iconique du campus, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.
Cette action coup de poing fait suite aux annonces de la direction : en effet, à partir de ce lundi 29 avril, l’université a commencé à sanctionner des étudiants qui refusaient de quitter, « sauf par la force », un campement installé depuis dix jours. Un ultimatum lancé par la présidente de Columbia Minouche Shafik, après l’échec de cinq jours de négociations pour une solution à l’amiable.
Ces étudiants et militants pro palestiniens exigeant que Columbia, université privée, coupe les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël, avaient alors appelé à « protéger le campement ». « Nous ne serons pas délogés, sauf par la force », a crié lors d’un point de presse Sueda Polat, une dirigeante étudiante du mouvement en dénonçant « une tactique pour faire peur qui ne signifie rien face à la mort de plus de 34 000 Palestiniens ».
Un hommage à Hind Rajab
En réponse aux sanctions annoncées par l’université, les étudiants mobilisés se sont donc rassemblés devant un bâtiment historique du campus, nommé « Hamilton Hall ». Avec des tables en bois et des barrières en métal, une douzaine de manifestants ont bloqué l’accès à l’édifice selon le Columbia Spectator, journal étudiant de Columbia.
À l’aide d’un marteau, les panneaux en verre de la porte d’entrée ont également été brisés. Une fois l’opération terminée, les étudiants à l’intérieur ont déroulé une banderole renommant le bâtiment « Hind Hall », en hommage à Hind Rajab. La fillette Palestinienne de 6 ans avait été retrouvée morte samedi 10 février dans la bande de Gaza, tuée par l’armée israélienne selon sa famille et le Hamas.
Ce n’est pas la première fois que le bâtiment centenaire est occupé. En avril 1968, des étudiants antiracistes opposés à la guerre du Vietnam s’étaient déjà installés à l’intérieur, prenant un doyen de la faculté en otage explique le New York Times. Hamilton Hall avait également été barricadé lors de manifestations contre la guerre du Vietnam en 1972, puis contre l’apartheid en Afrique du Sud en 1985.
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