Mobilisation anti-corruption en Roumanie

En Roumanie, les manifestants sont parfois venus de loin pour participer à la mobilisation organisée ce samedi à Bucarest, et dans d'autres villes du pays. Près de 30 000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale roumaine, pour dénoncer la série de lois adoptée fin décembre par le Parlement, dominé par les sociaux-démocrates, et qui limite les poursuites en matière de corruption. "Les gens sont dans la rue et vont continuer leurs actions", explique Attila Biro, journaliste d'investigation à Rise Project, "parce que de mois en mois, nous avons vu que les hommes politiques essayaient toujours de démolir l'Etat de droit en Roumanie". Les textes en question limitent les prérogatives du Parquet, qui traite les affaires dans lesquelles sont impliqués les élus soupçonnés de corruption. "Nous voulons un pays libre", lance une manifestante, Halina. "Nous voulons la liberté et la justice dans notre pays. Il en va de l'avenir de nos enfants". La Première ministre Viorica Dancila, nommée cette semaine après la démission de l'ancien chef du gouvernement, a pourtant pris position en faveur de ces lois contestées. "Si les partis politiques au pouvoir ici en Roumanie ont pu penser que les manifestations contre la réforme du système judiciaire pouvaient s'essouffler, ils ont eu tort", explique Hans von der Brelie, journaliste pour Euronews. "Ils se sont complètement trompés. Les citoyens roumains veulent ici un système judiciaire indépendant et libre de toute influence politique. Ils veulent envoyer en prison les dirigeants politiques corrompus".