La mission IM-1 réussit son décollage et fonce vers la Lune (si tout va bien)

ESPACE - Elle est partie ! La fusée Falcon 9 de SpaceX a décollé tôt ce jeudi, au lendemain de soucis techniques. La mission, nommée IM-1, emporte l’alunisseur développé par l’entreprise texane Intuitive Machines, fondée en 2013. Après l’échec de la mission Peregrine survenue en janvier, la jeune entreprise américaine qui espère devenir la première société privée à réussir à se poser sur la Lune.

Espace : la mission IM-1 de la Nasa va laisser un cadeau inattendu sur la Lune

Une première tentative de lancement avait dû être abandonnée dans la nuit de mardi à mercredi. L’opération est plus délicate que les décollages habituels pour SpaceX, qui doit remplir l’alunisseur de son carburant cryogénique (méthane et oxygène liquides), juste avant de remplir sa propre fusée. Un problème concernant la température du méthane avait poussé au report de la première tentative.

Le modèle de l’alunisseur envoyé est nommé Nova-C, et mesure plus de quatre mètres de haut. L’exemplaire utilisé pour cette première mission a été baptisé Odysseus. « Confirmé : l’alunisseur Nova-C s’est détaché et continue son voyage vers la Lune », a écrit la NASA, l’agence spatiale américaine, sur le réseau social X.

Après le décollage, une fois l’alunisseur détaché de l’étage supérieur de la fusée, la communication devait être établie avec la salle de contrôle d’Intuitive Machines, située à Houston au Texas.

Une première poussée du moteur était ensuite prévue, afin de vérifier son fonctionnement et d’ajuster la trajectoire vers la Lune. Le voyage sera rapide : si tout se passe comme espéré, l’appareil tentera de se poser sur la Lune la semaine prochaine, le 22 février.

L’Inde et le Japon ont récemment réussi à se poser sur la surface lunaire, devenant les quatrième et cinquième pays à réussir l’opération, après l’Union soviétique, les Etats-Unis et la Chine. Mais plusieurs entreprises privées, y compris une autre société américaine, ont elles échoué à reproduire cette prouesse.

Si Intuitive Machines y parvient, il s’agirait d’une étape historique pour le secteur spatial, qui marquerait en outre le premier atterrissage d’un engin américain sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans.

Direction le pôle sud lunaire

L’alunisseur emporte six cargaisons privées dont des sculptures de l’artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune. Mais il transporte surtout six instruments scientifiques de la Nasa, principale cliente pour ce voyage.

La mission s’inscrit dans un nouveau programme nommé CLPS (Commercial Lunar Payload Services), mis sur pied par l’agence spatiale américaine qui a chargé des sociétés privées d’emporter sur la Lune du matériel scientifique afin d’y préparer le retour d’astronautes.

En s’appuyant sur le secteur privé, la Nasa dit pouvoir envoyer davantage de matériel, plus fréquemment et pour moins cher qu’avec des véhicules lui appartenant.

Le contrat signé par la Nasa pour cette première mission d’Intuitive Machines s’élève à 118 millions de dollars. Le lieu d’atterrissage prévu est un cratère près du pôle Sud de la Lune, encore peu exploré.

Le pôle Sud lunaire est important pour la Nasa, car c’est là qu’elle souhaite faire atterrir ses astronautes à partir de 2026 au plus tôt, dans le cadre des missions Artémis. La raison : il s’y trouve de l’eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.

Les six instruments scientifiques embarqués doivent permettre d’étudier cet environnement particulier. Quatre caméras observeront par exemple la phase de descente et la poussière projetée lors de l’atterrissage, afin de comparer ses effets à ceux des alunissages d’Apollo, réalisés plus près de l’équateur.

Une première entreprise américaine, Astrobotic, elle aussi sous contrat avec la Nasa pour le programme CLPS, avait échoué à atteindre la Lune en janvier. Un nouvel essai d’Astrobotic, ainsi que deux autres missions d’Intuitive Machines (IM-2 et IM-3), sont d’ores et déjà prévus cette année. Une troisième société américaine, Firefly Aerospace, doit elle aussi tenter l’aventure en 2024.Les essais d’autres compagnies, israélienne et japonaise, s’étaient, eux, soldés en 2019 et 2023 par des crashs.

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