Mission IM-1 : grâce à la sonde Odysseus, l’explosion de joie pour le retour des Américains sur la Lune

ESPACE - C’est un grand pas pour l’industrie spatiale : une sonde de l’entreprise américaine Intuitive Machines s’est posée sur la Lune vendredi 22 février (à 00 h 23, heure de Paris), marquant le premier alunissage d’un appareil américain depuis plus de 50 ans, et une première pour une société privée.

La mission IM-1 est arrivée sur le pôle sud de la Lune, une zone très convoitée en raison de la présence d’eau

« Nous pouvons confirmer sans aucun doute que notre équipement est sur la surface de la Lune, et que nous transmettons un signal », a déclaré Tim Crain, responsable chez Intuitive Machines, durant le direct vidéo de l’entreprise. Cette dernière a ensuite confirmé sur X (ex-Twitter) que l’alunisseur était bien arrivé « debout » et avait commencé à « envoyer des données ».

Retour américain

Un appareil américain n’avait pas atterri sur la Lune depuis la fin du mythique programme Apollo, en 1972. « Pour la première fois en plus d’un demi-siècle, les États-Unis sont de retour sur la Lune », s’est félicité le patron de la Nasa, Bill Nelson, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Et « pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une entreprise privée, une entreprise américaine, a décollé et mené le voyage jusque là-haut ».

L’alunisseur Nova-C, qui transporte notamment des instruments scientifiques de la Nasa, mesure un peu plus de quatre mètres de haut. Il avait décollé la semaine dernière de Floride. La descente était l’étape la plus redoutée de la mission nommée IM-1.

Des lasers qui devaient normalement permettre à l’appareil de se guider n’ont pas fonctionné, mais une solution de secours a pu être utilisée : un instrument de la Nasa à bord qui devait, à l’origine, être seulement testé durant la mission. Une dizaine de minutes avant l’atterrissage, une importante poussée du moteur a servi à freiner Nova-C, qui évoluait auparavant à pas moins de 1 800 mètres par seconde. Durant la descente finale, la sonde était complètement autonome.

Des images sont maintenant attendues, y compris celles d’un petit engin équipé de caméras, développé par l’université d’aéronautique Embry-Riddle, qui devait être éjecté de l’alunisseur au dernier moment pour capturer de l’extérieur l’alunissage.

L’enjeu du pôle sud lunaire

L’endroit qui était visé par Intuitive Machines se trouve à environ 300 kilomètres du pôle sud de la Lune, un cratère nommé Malapert A. Le pôle sud lunaire intéresse car il s’y trouve de l’eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.

La Nasa souhaite y envoyer ses astronautes à partir de 2026 avec ses missions Artémis, et c’est notamment pour les préparer qu’elle cherche à étudier de plus près cette région encore peu explorée.

« Quel type de poussière ou de terre s’y trouve ? À quel point fait-il froid ou chaud ? Quelles sont les radiations ? Ce sont des choses que vous voulez savoir avant d’envoyer de premiers explorateurs humains », a expliqué Joel Kearns, responsable à la Nasa.

Pour cette phase d’exploration, la Nasa utilise son tout nouveau programme, nommé CLPS. Au lieu de développer elle-même des vaisseaux pour la Lune, l’agence spatiale américaine a chargé des sociétés privées d’y emporter son matériel scientifique. Intuitive Machines est l’une des entreprises sélectionnées, et le montant de son contrat avec la Nasa pour cette première mission s’élève à 118 millions de dollars. L’objectif est de réduire les coûts pour l’agence publique, de pouvoir faire le voyage plus fréquemment, mais aussi de développer une économie lunaire. Et ce malgré les risques d’échec.

Au début de l’année 2024, Astrobotic, une autre entreprise américaine faisant partie du programme CLPS avait tenté d’envoyer sonde Peregrine sur la Lune. Mais une fuite de carburant provoqué l’échec de la mission et Peregrine s’est finalement désintégré dans l’atmosphère terrestre.

Seulement sept jours d’activité

L’alunisseur d’Intuitive Machines, dont l’exemplaire utilisé pour cette mission est baptisé Odysseus, contient aussi six cargaisons privées. Parmi elles : des sculptures de l’artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune.

La Nasa compte pour sa part six instruments scientifiques à bord. L’un d’eux doit par exemple étudier le plasma lunaire (couche de gaz chargé en électricité), et mesurer les ondes radio en provenance du Soleil et d’autres planètes.

Odysseus, qui est alimenté en énergie grâce à ses panneaux solaires, devrait désormais fonctionner durant sept jours environ, avant que la nuit ne s’installe sur le pôle sud lunaire.

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