Miss France : le maillot faible

Maëva Coucke, Miss France 2018, au concours de Miss Monde le 8 décembre, en Chine.

Ce samedi soir, au Zénith de Lille, reconduction prévisible du cliché de la femme décorative.

Ce samedi, tout l’Hexagone aura les yeux tournés vers les gilets jaunes dans l’attente de savoir si «stop ou encore». Mais non, je rigole. Evidemment que le seul événement qui importera sera l’élection de Miss France, cette bouffée de légèreté annuelle dans un monde de brutes. Sachant qu’on nous en a rebattu les oreilles, la grande nouvelle de cette édition 2019 est son jury à 100 % féminin, présidé par Line Renaud et composé de la danseuse étoile Alice Renavand, la chanteuse Jenifer, la Miss France 2011 Laury Thilleman, la comédienne Maud Baecker, l’humoriste Claudia Tagbo, et Caroline Garcia, numéro 1 du tennis féminin français. «Quoi de mieux que des femmes pour juger des femmes !» a argumenté auprès de l’AFP Sylvie Tellier, elle-même ex-Miss France (en 2002) et DG de la société Miss France (filiale du groupe de production audiovisuelle Endemol, le raout étant retransmis par TF1). Et d'asséner : «Depuis plusieurs années, l’élection Miss France met en avant les droits des femmes. Faire appel à un jury est un moyen de poursuivre notre engagement.» Eclat de rire général.

Pour commencer, vu la sévérité qu’elles exercent à leur propre endroit, notamment en matière d’apparence, on ne met pas du tout notre main au feu en disant que les femmes sont mieux placées que quiconque pour en juger d’autres. «Bienveillance», lénifiant mantra de 2018, peut aller se rhabiller. Secundo, on aimerait bien apprendre en quoi cette élection défend «les droits des femmes». Alors qu'on comprend par exemple immédiatement le bénéfice de la décision prise en juin dernier du conseil d’administration de Miss America, de supprimer l'épreuve du défilé en maillot de bain (qui comptait pour 10 % de la note finale) : elle sera remplacée par un échange avec le jury. Le défilé en robe du soir (15 % de la note) va se muer en démonstration dans des tenues choisies par les candidates.

Sylvie Tellier (...)

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