La minute antique : à l’école des Anciens

Jeunes athlètes spartiates (gravure du XIXe siècle). - Credit:Photo © North Wind Pictures / Bridgeman Images
Jeunes athlètes spartiates (gravure du XIXe siècle). - Credit:Photo © North Wind Pictures / Bridgeman Images

Au moment où 3 000 postes d'enseignants restent à pourvoir, le beau film Un métier sérieux, de Thomas Lilti, suffira-t-il à susciter les vocations ? Souhaitons-le. Les Anciens nous montrent en effet que l'éducation que nous donnons à nos enfants est indexée sur la société que nous voulons. À Sparte, cité militaire, l'école ressemble à une caserne. Elle est régie par l'État, gratuite, obligatoire : le petit Spartiate apprend à lire et écrire, à chanter, mais aussi à manier les armes et à se débrouiller seul dans la nature. On imagine bien son père lui demander : « Tu as eu quelle note, en survivalisme ? » Sparte enrôle les filles – vues seulement comme de futures génitrices d'enfants sains et robustes – dans cette éducation au grand air, contrairement à Athènes, qui les cantonne à la maison et leur refusera, adultes, la citoyenneté. L'école athénienne est d'ailleurs privée, payante, aristocratique. Un jour, rappelle Plutarque, Alexandre le (futur) Grand s'agaça de voir son professeur, Aristote, publier ses travaux scientifiques : « En quoi serons-nous supérieurs aux autres hommes, si les sciences que vous m'avez apprises deviennent communes à tout le monde ? » L'égalité des chances n'étouffait pas le futur conquérant §