De minuscules momies révèlent les capacités de survie inattendues des souris à très haute altitude

On a probablement sous-estimé la capacité des mammifères à vivre dans des conditions extrêmes. C’est ce que suggère la découverte d’une douzaine de souris naturellement momifiées à plus de 6 000 mètres d’altitude dans la cordillère des Andes, “plus de 1 000 mètres au-dessus de l’altitude à laquelle la flore ne pousse plus dans cette région”, relève Nature. Les températures y sont rarement supérieures à 0 °C, l’oxygène y est rare, rendant la respiration difficile, et les vents y sont constants.

L’étude décrivant cette découverte, publiée le 23 octobre dans Current Biology, précise que certains de ces animaux momifiés pourraient avoir vécu il y a un siècle ou deux.

Il y a quelques années, Jay Storz, biologiste évolutionniste à l’université du Nebraska à Lincoln, premier auteur de l’étude, avait déjà découvert un spécimen vivant de petite souris (Phyllotis xanthopygus rupestris) à 6 739 mètres, sur le volcan Llullaillaco, le deuxième plus haut volcan actif du monde, à la frontière entre l’Argentine et le Chili. À présent, il souligne :

“Mais la découverte de momies remontant à différentes périodes révèle que la souris solitaire n’était pas qu’une trouvaille ‘isolée’.”

L’analyse des génomes des momies montre qu’il y a autant de mâles que de femelles et que deux paires de souris sont étroitement apparentées, appartenant à la même “famille”. “On en déduit que la présence de ces animaux jusqu’aux sommets n’était pas occasionnelle : non, des populations de souris avaient pour habitat le sommet des volcans”, écrit la revue scientifique.

Emmanuel Fabián Ruperto, écologue comportemental à l’Institut argentin de recherche sur les terres arides, à Mendoza, qui n’a pas participé à cette découverte, la trouve “vraiment surprenante”. “Cela remet en question nos hypothèses précédentes sur l’adaptabilité des espèces aux environnements extrêmes”, insiste-t-il. Il s’interroge aussi sur ce que mangeaient ces animaux dans ces zones où il n’y a potentiellement rien. L’analyse à venir du contenu des estomacs des rongeurs devrait permettre de se faire une idée.

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