Quand le ministère de la Justice ne paye pas ses collaborateurs

Des centaines d'interprètes judiciaires attendent de se faire payer par l'État.  - Credit:PHILIPPE HUGUEN / AFP
Des centaines d'interprètes judiciaires attendent de se faire payer par l'État. - Credit:PHILIPPE HUGUEN / AFP

Ils sont un peu plus de 7 500 à travers la France et jouent un rôle crucial lors des procès. Ils rencontrent aujourd'hui d'énormes difficultés pour se faire payer par les juridictions qui les emploient. Ces hommes et ces femmes qui assistent les parties civiles mais aussi les mis en examen non francophones, pour qu'ils puissent comprendre la procédure qui se déroule devant eux, n'ont perçu, pour certains d'entre eux, aucune rémunération depuis le mois de… janvier !

Combien sont-ils dans ce cas ? Contacté, le cabinet du garde des Sceaux ne communique aucun chiffre précis, mais reconnaît néanmoins « des difficultés RH ponctuelles dans les services en charge des paiements qui peuvent générer des délais ». La direction des services judiciaires avance par ailleurs que « plusieurs [autres] facteurs peuvent expliquer des délais variables d'une juridiction à une autre : un rythme de dépôt des mémoires irrégulier par les traducteurs-interprètes ou déposés tardivement en fin de gestion et des dossiers incomplets qui peuvent générer un premier rejet du dossier ».

Il n'empêche… Une centaine d'interprètes, lassés d'attendre un virement du ministère, s'activent ces jours-ci pour raccourcir les délais de paiement. Ils ont saisi leurs députés, pour que le garde des Sceaux soit interrogé sur ce point lors des questions au gouvernement du 29 mars. « Jusque-là, chaque fois qu'on a écrit à la chancellerie, personne ne nous a répondu, même lorsque c'était avec accusé-réception [...] Lire la suite