Milo Rau, pères et fracas

«The Civil Wars» de Milo Rau.

Au Kunstenfestivaldesarts, à Bruxelles, le metteur en scène suisse présente «The Civil Wars», une pièce conçue à partir des souvenirs familiaux, souvent douloureux, des quatre acteurs.

A l’origine de The Civil Wars, le nouveau projet du metteur en scène et cinéaste suisse Milo Rau, fondateur de l’International Institute of Political Murder, une vidéo tournée en Syrie et diffusée il y a un an sur la Toile. On y voit de jeunes jihadistes en train de décapiter un fonctionnaire du régime de Bachar al-Assad, et on y entend une voix criant en flamand : «Tournez-le !» Au début du spectacle, présenté au festival Kunsten de Bruxelles (lire ci-contre), Sébastien Foucault, l’un des quatre acteurs, explique que ces images lui ont donné l’idée d’en savoir plus sur ces jeunes Belges partis faire la guerre, et il raconte sa rencontre avec le père de Joris, l’un de ces combattants. Il évoque la détermination de ce père, prêt à tout - y compris à se rendre plusieurs fois en Syrie - pour récupérer son fils.

Ce commencement semble augurer d’un nouvel épisode du théâtre documentaire, cher à Milo Rau, avec des acteurs réinterprétant les paroles et les actes de protagonistes de l’histoire récente. Rau a ainsi reconstitué le procès Ceausescu en Roumanie, ou celui des Pussy Riot à Moscou (lire Libération du 5 juillet). Et l’on a pu voir, l’année dernière au théâtre Paris-Villette puis au Festival d’Avignon, Hate Radio, sidérante évocation du génocide rwandais, via l’exacte reconstitution d’une émission de la Radio Télévision Libre des Mille Collines, avec ses animateurs qui appellent au meurtre en plaisantant entre deux plages musicales (lire Libération du 23 juillet). Dans Hate Radio, Sébastien Foucault jouait le rôle de Georges Ruggiu, un présentateur radio belge engagé au service des génocidaires. Pour The Civil Wars, on s’attend donc à ce que les quatre acteurs s’emparent des propos de jeunes Européens partis se battre en Syrie, et de leurs parents, et donnent à entendre un théâtre en (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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