Miklat, mamak, mamad : quels sont ces lieux dans lesquels les Israéliens se réfugient pour se protéger des attaques ?

Au retentissement de la sirène d’alerte, les Israéliens sont invités à se rendre au plus vite dans une pièce ou un espace protégé.

Des personnes se réfugient dans un abri alors que les sirènes retentissent le 7 octobre 2023 à Tel Aviv, Israël (Photo by Amir Levy/Getty Images)
Des personnes se réfugient dans un abri alors que les sirènes retentissent le 7 octobre 2023 à Tel Aviv, Israël (Photo by Amir Levy/Getty Images)

Des lieux qui peuvent sauver des vies. Les Israéliens ont pris l’habitude de se rendre dans les mamads, mamaks ou miklats à compter du retentissement des sirènes d’alerte, nombreux depuis l’attaque du Hamas samedi 7 octobre. Ces abris ont été conçus pour résister à des roquettes, des missiles ou encore à des attaques chimiques.

“Il n’y a pas une année où il n’y a pas de tirs de roquettes en Israël, surtout dans le Sud, rappelle Elizabeth Sheppard-Sellam, maîtresse de conférence et directrice du programme de relations internationales et politiques à l'Université de Tours. Les miklats ont été construits pour permettre aux Israéliens de vivre normalement, de sortir dans la rue et d'aller travailler, malgré la menace permanente”.

Les miklats dans l'espace public

Lorsque la sirène retentit ou lorsqu’ils reçoivent une alerte roquette ou missile sur leur téléphone via l’application RedAlert, les Israéliens doivent se rendre au plus vite dans un lieu protégé. Les Miklats sont des abris publics et sécurisés ouverts à tous à toute heure du jour et de la nuit. Ils sont conçus pour "absorber les éclats" de missiles même proches et comme une barrière aux armes chimiques et biologiques. Certains peuvent accueillir les habitants de tout un quartier.

“Ils sont aussi utiles pour les personnes qui vivent dans des maisons anciennes qui n’ont pas de lieu sécurisé”, souligne Elizabeth Sheppard-Sellam. Un document du consulat de France à Tel Aviv recommande d’avoir toujours un sac prêt avec un nécessaire de crise pour s’y rendre au plus vite (argent liquide, pièce d’identité, lampe torche, trousse de premiers secours). “Ce ne sont pas des abris nucléaires et l’idée n’est pas de s’enterrer dedans pendant des semaines, ajoute notre interlocutrice. Il sont faits pour trouver un refuge à proximité de l'endroit où l'on se trouve rapidement. Dans le sud du pays, certains abribus sont même équipés pour protéger des roquettes.”

Les mamaks et les mamads dans l’immeuble

Lorsqu’ils sont chez eux, les Israéliens peuvent en cas d’alerte se réfugier dans les mamaks ou les mamads. Les mamaks sont des abris collectifs situés au niveau d’un étage d’immeuble ou du sous-sol. Les mamads sont des pièces étanches situées directement dans l’appartement ou la maison. Leur taille est variable mais ils font le plus souvent la taille d’une chambre. Ces pièces en béton armé de 20 à 30 cm d’épaisseur sont directement intégrées dans les nouveaux bâtiments ou ceux qui ont été rénovés.

Certains sont aménagés et disposent de bibliothèques, de baby-foot ou encore de matelas dans les cas où les occupants devraient y passer la nuit. “Quand beaucoup de roquettes sont lancées la nuit, il est préférable d’y dormir, reconnaît Elizabeth Sheppard-Sellam. Mais il est possible de sortir à la fin de l’alerte ou pour aller aux toilettes."

Dans ces abris, il est conseillé de stocker une réserve d’eau (3 litres par personne au minimum, sur une base de 3 jours) et de nourriture (conserves ne nécessitant pas de cuisson, barres énergétiques, lait longue conservation), des couvertures, du linge de rechange, des lingettes et articles de toilette, des sacs plastique... et un seau hygiénique avec éventuellement du sable.

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