Qui est Mike Johnson, le nouveau « speaker » du Congrès américain et allié de Trump

Qui est Mike Johnson, le nouveau président de la Chambre des représentants (Photo de Mike Johnson prise le 25 octobre 2023 lors de sa nomination au poste de speaker)
WIN MCNAMEE / Getty Images via AFP Qui est Mike Johnson, le nouveau président de la Chambre des représentants (Photo de Mike Johnson prise le 25 octobre 2023 lors de sa nomination au poste de speaker)

ETATS-UNIS - Inconnu du grand public avant de créer la surprise en accédant ce mercredi 25 octobre au poste prestigieux de « speaker » du Congrès américain, Mike Johnson est un avocat ultra-conservateur, apôtre des valeurs du « Sud profond » et soutien de Trump.

Chevelure poivre et sel soigneusement coiffée sur le côté, visage poupin, ce républicain de 51 ans a grimpé rapidement, et souvent dans l’ombre, les marches du pouvoir, de sa Louisiane natale à la capitale Washington en misant sur des valeurs traditionnelles de la droite que ses détracteurs jugent en décalage avec l’Amérique urbaine.

Mike Johnson - un nom presque générique aux États-Unis - est né en octobre 1972 dans une famille conservatrice de Shreveport, troisième ville de Louisiane, avant d’obtenir une licence en commerce à l’université publique de cet État du sud, puis de bifurquer vers le droit, les grands cabinets et enfin son cabinet privé.

Opposition au mariage pour tous ou au droit à l’avortement

En 2015, Johnson annonce à ses proches un changement qui leur semble couler de source en se lançant en politique. Élu au sénat de Louisiane, il se consacre au dossier du développement économique de cet État paupérisé, ravagé dix ans plus tôt par l’ouragan Katrina, et à une réforme du système d’éducation.

Dès 2016, il se lance un nouveau défi : la Chambre des représentants où il se fait élire sans faire de compromis, dit-il, sur ses valeurs.

L’homme s’affiche clairement comme un libéral d’un point de vue économique, avec une défense acérée du libre-marché, du contrôle des frontières et de l’armée, et conservateur sociétal, notamment par son opposition au mariage pour tous ou au droit à l’avortement.

Architect de la tentative d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020

Dans le jeu politique américain, il était l’architecte des efforts juridiques au Congrès afin d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020, remportée par le démocrate Joe Biden face à Donald Trump, dont il est encore aujourd’hui un précieux soutien.

Or, ces dernières semaines, les républicains, divisés entre modérés et trumpistes, se sont écharpés après la destitution de Kevin McCarthy du poste de président de la Chambre des représentants. Preuve de ces dissensions internes, trois membres du parti, pourtant majoritaire, ont tenté en vain de se faire élire au perchoir jusqu’à ce que Mike Johnson y parvienne.

« Nous allons servir la population de ce pays, nous allons restaurer sa foi en le Congrès, à cette institution de l’État. L’Amérique est le dernier et le meilleur espoir de l’homme sur Terre », a-t-il déclaré mardi soir après été choisi par son parti pour accéder au perchoir, ce qui a été confirmé mercredi par un vote du Congrès.

Plus motivé par les valeurs que le pouvoir

« Abraham Lincoln l’a dit, Ronald Reagan avait pour coutume de nous le rappeler, et nous allons vous le remémorer à nouveau », a martelé sous les applaudissements nourris de ses collègues ce communicateur efficace qui a cultivé au fil des ans une image de bon père de famille, pieux, intègre et plus motivé par les valeurs que le pouvoir.

« Jusqu’à hier je n’avais jamais contacté personne à propos de ce poste (...) et je n’avais jamais même aspiré à cette fonction », a fait valoir le nouveau président de la Chambre des représentants, qui devient de facto le troisième élu américain en importance après le président Biden et la vice-présidente Kamala Harris.

Et ce après avoir été accusé par ses détracteurs de soutien aux franges les plus à droite des républicains, comme le « Freedom Caucus », au risque d’exacerber la polarisation et de saper la coopération entre partis au sein du parlement de la première puissance au monde.

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