Migrants du Sénégal : cette si mortelle route des Canaries

À Fass Boye,  petite ville de pêcheurs située à 130 km au nord de Dakar,  les départs irréguliers vers l'Europe font partie du quotidien.  - Credit:SEYLLOU / AFP
À Fass Boye, petite ville de pêcheurs située à 130 km au nord de Dakar, les départs irréguliers vers l'Europe font partie du quotidien. - Credit:SEYLLOU / AFP

Un été meurtrier. En juillet et août, plusieurs centaines de Sénégalais ont perdu la vie dans l'océan Atlantique en tentant de rejoindre l'archipel espagnol des Canaries. Le 14 août, 63 personnes sont mortes après avoir dérivé plus d'un mois en mer. Leur pirogue était partie de Fass Boye, à 150 km de Dakar. Une semaine avant, les gardes-côtes marocains avaient annoncé avoir repêché au large de Guerguerat, dans le sud du royaume, cinq cadavres de migrants originaires du Sénégal. Et mi-juillet, treize personnes originaires de Rufisque, près de Dakar, avaient péri en mer dans la même zone. Au même moment, on a encore enregistré la disparition en mer de 300 passagers, répartis dans trois embarcations différentes. L'une d'elles était partie de Kafoutine, une petite ville côtière du Sud sénégalais. Elles n'ont, à ce jour, jamais été retrouvées. Parallèlement à ces drames, pourtant, les départs depuis le Sénégal ne connaissent aucun répit. Au contraire. Entre le 23 août et le 7 septembre, les autorités sénégalaises ont procédé au sauvetage de 1 115 candidats à l'exil. Qu'est-ce qui poussent donc les Sénégalais à embarquer dans de frêles pirogues depuis leur village et à s'engager dans cette traversée périlleuse ? À LIRE AUSSI Immigration : l'Europe face à un choix existentiel

Plus de surveillance dans les eaux marocaines

La multiplication des départs depuis les côtes sénégalaises s'explique d'abord par un changement de paradigme sécurita [...] Lire la suite