Migrants et réfugiés : des mots aux frontières bien définies

Un groupe de migrants passe illégalement la frontière entre la Hongrie et la Serbie, le 2 août 2015.

Face aux vagues de migrations actuelles, L'usage d'un terme ou d'un autre, qui recouvrent des réalités juridiques et symboliques différentes, n'est pas anodin.

Tous les réfugiés sont des migrants, mais tous les migrants ne sont pas des réfugiés. Loin d’être synonymes, ces termes souvent utilisés indifféremment renvoient à des statuts juridiques bien distincts. Le migrant effectue une migration volontaire pour des raisons économiques, politiques ou culturelles, et relève du droit national. Le réfugié relève en revanche du droit international, sa migration étant considérée comme contrainte par la situation de son pays d’origine. Est réfugiée une personne qui a obtenu l’asile d’un autre Etat, conformément à la convention de Genève signée en 1951 et ratifiée par 145 Etats membres des Nations Unies. Si la demande d’asile est normalement individuelle, et doit être appuyée par des éléments qui la justifient, l’ONU considère qu’«il n’est pas possible –et il ne le sera jamais– de mener des entretiens individuels avec tous les demandeurs d’asile qui traversent la frontière», et reconnaît par conséquent des groupes de migrants comme des réfugiés prima facie, sans que soient attendues d’eux des preuves. Comme le rappelle William Spindler, porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), «il est tout simplement inexact de parler de migrants syriens, alors que la Syrie est en guerre».

Il y a un an déjà, certains médias se demandaient s’il fallait nommer réfugiés ou migrants ces enfants non accompagnés qui fuyaient l’Amérique centrale pour chercher refuge aux Etats-Unis via la frontière mexicaine. Si la question ressurgit avec autant de force à propos de la situation actuelle en Méditerranée, c’est parce que les médias comme les hommes politiques utilisent régulièrement l’expression «crise des migrants» pour y faire référence. Adrian Edwards, porte-parole du HCR, explique à Libération que cette expression est «factuellement erronée, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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