Migrants : le grand bal européen des hypocrites

La Première ministre italienne Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse, le 17 septembre, sur l'île italienne de Lampedusa.  - Credit:Handout/Ansa/AFP
La Première ministre italienne Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse, le 17 septembre, sur l'île italienne de Lampedusa. - Credit:Handout/Ansa/AFP

« Un blocus naval », c'est avec cette promesse de campagne fallacieuse que Giorgia Meloni s'est hissée au pouvoir en Italie le 22 octobre 2022. Moins d'un an plus tard, il ne reste rien de cette promesse et – pire ! – elle est désormais la cible de plus démagogues qu'elle. Avec l'afflux de migrants à Lampedusa, Matteo Salvini, qui n'est plus ministre de l'Intérieur, sent une opportunité de refaire son retard sur la cheffe de file des Fratelli d'Italia (extrême droite) à neuf mois des élections européennes qu'ils disputeront séparément. La coalition italienne va donc connaître de nouvelles turbulences d'ici à juin 2024 et le sujet migratoire, après la pause de l'hiver, reviendra en haut de la pile l'été prochain au moment du scrutin.

Le patron de la Ligue (extrême droite), lui, lâche ses coups et dénonce, à propos de Lampedusa, « un acte de guerre » et non « un épisode spontané ». « Je suis convaincu qu'il y a une manipulation derrière cet exode, une organisation précise pour faire vaciller un gouvernement qui dérange, » lance-t-il dans le débat public.

Mais qui en voudrait à ce point à l'Italie ? Il ne désigne personne et surtout pas son ami Vladimir Poutine, dont les menées en Afrique pourraient alimenter cette théorie du complot. Les ONG ? Elles ne sont pas responsables des 7 000 arrivages récents sur l'île de Lampedusa

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