“Mieux qu’un influenceur” : les alertes mobiles, enjeu crucial des élections britanniques

“Si vous êtes dans un train bondé et qu’une alerte de BBC News est envoyée, il y a des chances que vous entendiez des dizaines de téléphones vibrer à l’unisson”, s’amuse The Observer. Outre-Manche, quelque 12,6 millions de personnes disposeraient de l’application du groupe audiovisuel public britannique sur leur smartphone. “Voire plus, selon certaines estimations, car la maison ne communique aucun chiffre à ce sujet”, glisse le journal de Londres.

“Des sources internes estiment qu’environ 60 % des utilisateurs ont activé les notifications, ce qui veut dire que 7 millions de personnes en reçoivent. Au bas mot.”

À l’heure du déclin des journaux télévisés et de la presse écrite, cette application consacrée à l’actualité en temps réel “fait office de vrai média de masse”. Aucun autre “bulletin d’information” n’atteint autant de personnes à la fois, insiste l’hebdomadaire classé à gauche.

“Parfois le lecteur clique pour voir l’article en entier, parfois il se satisfait du résumé de 25 mots qui s’affiche sur l’écran.”

Autant dire qu’en pleine bataille des législatives, prévues le 4 juillet, les alertes de BBC News sont devenues un enjeu d’envergure pour les équipes de campagne. “Avant, les attachés de presse téléphonaient directement aux rédacteurs en chef des émissions de télé. Désormais, il s’agit de capter l’attention des journalistes qui travaillent ligne.” Avec une annonce forte formulée au bon moment, par exemple, pour espérer déclencher l’envoi d’une alerte.

Une impartialité scrutée de près

Le week-end dernier, le Premier ministre, Rishi Sunak, a dévoilé une première mesure forte, son intention de rétablir le service national (militaire ou civil) en cas de victoire aux législatives : pas de notification. Pourtant, quelques heures plus tard, “un commentaire de son ministre de l’Intérieur sur le sujet” a fait l’objet d’une alerte mobile.

“Le choix de ce qui est envoyé aux lecteurs se fait un peu au cas par cas, glisse The Observer, et la formulation va dépendre, dans une bonne mesure, du rédacteur en chef chargé de relire.”

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