Des microplastiques repérés dans (tous) les testicules humains, leurs conséquences sur la fertilité à l’étude

Les microplastiques, qui dans d’autres études ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta, au sommet des montagnes ou au fond des océans, sont omniprésents dans notre environnement.
Westend61 / Getty Images/Westend61 Les microplastiques, qui dans d’autres études ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta, au sommet des montagnes ou au fond des océans, sont omniprésents dans notre environnement.

SCIENCES - Les résultats de cette étude « mettent en évidence l’omniprésence des microplastiques dans le système reproducteur masculin ». Après avoir examiné des tissus testiculaires prélevés sur des chiens et des humains, des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique ont trouvé des microplastiques dans tous les échantillons. Ce qui suscite des inquiétudes quant à leur impact potentiel sur la fertilité.

Nappes phréatiques : l’avenir des eaux en bouteille en péril, révèle cette enquête

L’étude, publiée le 15 mai dans Toxicological Sciences, a été menée sur 47 chiens (mâles) et 23 hommes. Si l’équipe a choisi comme sujets des chiens et des hommes, c’est parce que les chiens vivent aux côtés des humains, dans le même environnement, et parce qu’ils partagent certaines caractéristiques biologiques. « Par rapport aux rats et à d’autres animaux, les chiens sont plus proches de l’homme, confirme Xiaozhong John Yu. Physiquement, leur spermatogenèse est plus proche de l’homme et la concentration est plus similaire à celle de l’homme. »

Résultat : l’intégralité des échantillons contenait des microplastiques, 12 variétés au total, et leur présence était presque trois fois plus élevée chez les humains que chez les chiens.

Les microplastiques, qui dans d’autres études ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta, au sommet des montagnes ou au fond des océans, sont omniprésents dans notre environnement. Certains sont si petits qu’ils sont mesurés en nanomètres (un milliardième de mètre). Xiaozhong John Yu souligne que les échantillons humains ont été prélevés sur des hommes dont l’âge moyen était de 35 ans. Et dont l’exposition au plastique a probablement été moins importante que pour les nouvelles générations.

Un impact sur la production de spermatozoïdes ?

Les chercheurs ont constaté que le polymère le plus répandu chez les deux espèces était le polyéthylène (PE), utilisé pour fabriquer des sacs et des bouteilles en plastique. Chez les chiens, il était suivi par le polychlorure de vinyle (PVC). L’équipe a ensuite cherché à savoir s’il existait une corrélation entre microplastiques et faible nombre de spermatozoïdes.

Comme ce n’était pas possible de le faire sur les tissus humains, les chercheurs l’ont fait pour les échantillons canins. Ils ont constaté que des niveaux plus élevés de plastique polychlorure de vinyle (PVC) étaient liés à un nombre plus faible de spermatozoïdes chez les animaux. Des résultats inquiétants, qui doivent être vérifiés par des tests sur des hommes. Aucune corrélation n’a toutefois été établie avec la concentration de PE dans les tissus.

« Le PVC peut libérer un grand nombre de substances chimiques qui interfèrent avec la spermatogenèse et il contient des substances chimiques qui provoquent des perturbations endocriniennes », a souligné Xiaozhong John Yu, qui a coordonné l’étude, dans un article publié sur le site de l’université.

Ces résultats ouvrent la voie à des recherches supplémentaires pour comprendre comment les microplastiques peuvent affecter la production de spermatozoïdes dans les testicules. « Nous avons beaucoup d’inconnues. Nous devons vraiment nous pencher sur les effets potentiels à long terme. Les microplastiques sont-ils l’un des facteurs contribuant à ce déclin ? » s’interroge le chercheur.

À voir également sur Le HuffPost :

Cet immense calamar s’arme de véritables « lampes torches » lorsqu’il attaque

La voix ChatGPT trop proche de celle de Scarlett Johansson va être supprimée par Open AI