Microhydraulique : ne pas se retrouver à sec

Très onéreuse, soumise à d'interminables procédures, découragée par les pouvoirs publics, la petite hydroélectricité s'inquiète en outre des sécheresses répétitives à venir. Pourtant, il y a du potentiel.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°915, daté mai 2023.

Sur votre terrain coule une rivière au fort débit, avec une hauteur de chute significative : pourquoi ne pas envisager une petite centrale hydroélectrique ? Elles sont peu courantes, car soumises à de multiples contraintes techniques et administratives. Pourtant, en 2019, elles représentaient 2,2 gigawatts en capacité installée, avec 2700 installations produisant en moyenne 6 térawattheures, soit environ 10 % de la production hydraulique nationale (première source d'électricité renouvelable en France).

La petite hydroélectricité (PHE) correspond à des installations dont la puissance est inférieure à 10 mégawatts (MW). Les équipements de plus de 4,5 MW dépendent du régime des concessions ; en deçà, elles nécessitent une autorisation environnementale, délivrée par le préfet pour une durée limitée (deux à dix ans), et dont les règles d'exploitation dépendent des enjeux environnementaux du site concerné. Il s'agit de ne pas perturber le milieu naturel et les écosystèmes, notamment en maintenant un débit minimal du cours d'eau (au moins un dixième du débit moyen). Elles doivent aussi préserver des passages pour les poissons migrateurs et les sédiments.

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