Mia Schem, à Paris, revient sur sa captivité à Gaza et sa libération, « le plus important, c’est de vivre »

Mia Schem qui est restée captive du Hamas pendant 55 jours, était à Paris, invitée par l’association Women United for Peace qui donnait une soirée en son honneur.

Le regard dans le vague, elle fait appel à de douloureux souvenirs. L’ex otage Mia Schem était à Paris mardi 4 juin, invitée par l’association Women United for Peace. Celle-ci a organisé une soirée en son honneur et pour lever des fonds destinés à une association de soutien à l’unité 669 de l’armée israélienne, dédiée à la prise en charge des soldats blessés.

Venue avec sa mère, la jeune femme franco-israélienne a témoigné de son enlèvement par le Hamas le 7 octobre, de sa captivité pendant 55 jours et, enfin, de sa libération lors de la trêve en novembre. Depuis elle tente de se reconstruire : « Le plus important pour moi maintenant, c’est de vivre. Parce que ce n’est pas donné à tout le monde ».

Elle était âgée de 21 alors qu’elle a été enlevée avec son ami Eliya Toledano à la sortie du festival de musique Tribe of Nova en lisière de la bande de Gaza. Le jeune homme a, lui, été retrouvé mort le 14 décembre.

Mia Schem explique avoir décidé de se rendre au festival avec son ami alors qu’elle n’avait pas fait la fête depuis « quatre ou cinq mois ». Dès le début de l’attaque, les deux jeunes tentent de s’enfuir en voiture. « Eliya et moi étions parmi les premiers à être sortis de la fête », explique la jeune femme. Mais un dilemme se pose : quelle direction prendre ?

« La première question était : “soit à droite, soit à gauche”. Ceux qui sont partis à droite ont été sauvés, tandis que les autres se sont retrouvés face aux terroristes », souligne-t-elle. Les jeunes gens ont dû prendre à gauche, car leur voiture a essuyé des tirs d’armes à feu, comme les autres véhicules devant eux. Touchée au bras, en sang, elle voit les autres participants autour d’elles tomber sous les balles et les terroristes du Hamas mettre le feu aux voitures.

« D’un coup est apparu quelqu’un, que je pensais être un civil passant de voiture en voiture », se rappelle-t-elle. Mais ce n’était pas un civil. L’homme lui a ordonné en arabe de venir avec lui. Ce qu’elle a dû faire à contrecœur car « je n’avais aucune possibilité de ne pas aller avec lui, c’était soit ça, soit mourir brûlée avec toutes les flammes autour de nous ».

Mia Schem a expliqué avoir été retenue enfermée dans des maisons de familles palestiniennes, mais a fini les dernières semaines de sa captivité dans des tunnels. Quant à son bras blessé, elle expliquait en décembre avoir subi une opération sans anesthésie pour le soigner. « J’étais comme une bête dans un zoo [...] j’ai failli m’étouffer avec mes propres pleurs », disait-elle.

Elle a été la première otage à apparaître sur une vidéo diffusée par le Hamas le 16 octobre. « Il y avait beaucoup de guerres psychologiques, ils disaient tout le temps que je ne sortirai pas et que le monde entier pensait que j’étais morte » explique-t-elle, confiant aujourd’hui avoir du mal à réaliser qu’elle est sortie de ce cauchemar.

Elle a enfin pu voir le bout du tunnel à la fin novembre, lors de la trêve entre Israël et le Hamas. Plusieurs salves d’otages relâchés ont été réalisées au compte-goutte, une attente insoutenable pour la mère de Mia Schem. « Chaque jour, quand la liste tombait, on m’appelait pour me dire si elle y était ou pas. Et elle n’y était pas », se remémore-t-elle au micro de l’association.

Et puis un jour, la fin du calvaire. « L’un d’entre eux est venu vers moi et m’a dit : You, Israel. Toi, Israël. Mais jusqu’à ce que je voie l’armée, je n’y ai pas cru ». C’était « la fin d’une sorte de film hollywoodien », dit-elle. La jeune femme a été remise par le mouvement islamiste palestinien au Comité international de la Croix-Rouge le 30 novembre et rendue à sa famille dans la foulée.

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