A mi-parcours, la COP24 de Katowice dans le dur

A mi-parcours, les négociateurs réunis à Katowice pour la 24e conférence de l'Onu sur le climat peinaient samedi à s'accorder sur le partage du coût de la lutte contre le réchauffement climatique et à ramener à des proportions raisonnables le projet de texte en cours d'élaboration. /Photo prise le 5 décembre 2018/REUTERS/Kacper Pempel

par Barbara Lewis et Anna Koper

KATOWICE, Pologne (Reuters) - A mi-parcours, les négociateurs réunis à Katowice pour la 24e conférence de l'Onu sur le climat peinaient samedi à s'accorder sur le partage du coût de la lutte contre le réchauffement climatique et à ramener à des proportions raisonnables le projet de texte en cours d'élaboration.

La COP24, qui s'est ouverte le week-end dernier et s'achèvera vendredi prochain, doit traduire en actions concrètes l'accord de Paris négocié en 2015.

Présentée comme la plus importance conférence de l'Onu sur le climat depuis la COP21 de 2015 dans la capitale française, elle doit déboucher sur un "guide d'action" à même de maintenir "bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible sous les 1,5°C le réchauffement de la planète d'ici la fin du siècle, selon les termes de l'accord de Paris.

Les négociateurs se sont donné jusqu'à ce samedi soir pour parvenir à un projet de texte simplifié, charge ensuite aux ministres attendus à partir de lundi de travailler à leur tour sur le texte.

"Nous avons beaucoup à faire", a déclaré Michal Kurtyka, vice-ministre polonais de l'Environnement et président des travaux de la COP24. "C'est très technique, très complexe, très difficile", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Afin de maintenir la pression sur les conférenciers, quelque 3.000 manifestants, selon les chiffres de la police, ont manifesté samedi dans les rues de Katowice, avec une sirène d'alarme pour symboliser l'urgence qu'il y a à agir.

"Notre message aux politiciens et aux entreprises, c'est qu'ils cessent de faire du profit à notre dépens, au dépens de notre santé. Ils ne doivent pas penser seulement à dix ans, mais voir combien de temps encore il sera possible de vivre sur notre planète", a dit l'un d'eux à Reuters.

A Paris aussi, et malgré la nouvelle mobilisation des "Gilets jaunes", une marche pour le climat a eu lieu samedi.

A l'intérieur du Centre international des congrès de Katowice, un des défis consiste à faire en sorte que "cet ensemble de décisions garantissant la pleine application de l'Accord de Paris" s'accompagnera d'une solide ambition et rapprochera les points de vue divergents sur le partage du financement.

"Nous sommes dans la période initiale, tout le monde joue donc des muscles. Ce n'est pas encore le temps des concessions", observe un délégué sous couvert d'anonymat.

L'un des points clefs consiste à donner aux pays en voie de développement la certitude que les promesses de financement futur des pays plus riches seront tenues.

D'après Mohamed Adow, du groupe Christian Aid's International Climate Lead, le projet de texte contient encore 800 passages entre crochets, c'est-à-dire autant de points de divergence. "Mais il faut le comparer aux près de 3.000 passages entre crochets avant que les discussions ne commencent à Katowice", ajoute-t-il.

Des Etats-Unis, où il a observé les manifestations des "Gilets jaunes" en France, Donald Trump, qui a retiré son pays de l'accord de Paris en juin 2017, a estimé sur Twitter qu'il était peut-être temps de le supprimer.

(Henri-Pierre André pour le service français)