Meurtre des époux Muller : "J'ai retrouvé mes parents assassinés dans leur lit. Ils ont été tués d'une vingtaine de coups de couteau"

C’est une vision d’horreur qu’elle ne pourra jamais s’enlever de la tête. Âgée de 27 ans, Margaux Muller a retrouvé, en 2019, ses parents sauvagement assassinés de plusieurs coups de couteau au domicile familial. Pour Yahoo, elle a accepté de revenir sur ce drame et sur l’enquête, toujours en cours.

Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.

Perdre l’un de ses parents est toujours une épreuve douloureuse. Mais perdre sa mère et son père au même instant, et dans des conditions effroyables, est un véritable enfer pour celui ou celle qui le vit. C’est notamment le cas de Margaux Muller dont les parents, Sylviane et Jean-Claude, ont été tués de plusieurs coups de couteau dans leur maison près de Bordeaux, en décembre 2019. Pour Yahoo, la jeune femme a accepté de raconter son histoire. (Retrouvez l’intégralité de l’interview en fin d’article)

C’était le 15 décembre 2019, à 18h40. Comme chaque dimanche, Margaux Muller rejoint ses parents, Jean-Claude et Sylvianne, à Izon, en Gironde. Lorsqu’elle ouvre la porte d’entrée, l’atmosphère est lourde. Personne ne répond malgré ses appels incessants. “Il y avait juste le sapin de Noël qui clignotait”. Après quelques pas, elle finit par apercevoir de la lumière provenant de leur chambre.

Là, Margaux ne réalise pas tout de suite mais la jeune femme de 24 ans, à l’époque, se trouve au beau milieu d’une scène de crime. “Je vois mon père allongé sur le lit, dénudé, et ma mère par terre, la tête face au sol”, se remémore-t-elle, non sans émotion. Elle les secoue, se met sur eux, espérant qu’ils reprennent connaissance. “Ils sont durs et froids. Je finis par réaliser qu’ils sont morts”. À partir de cet instant, tout s’éclaire. Elle tourne la tête et commence à apercevoir des traces de sang un peu partout, sur le lit, le mur, au sol. Tous deux gisaient dans un bain de sang.

“Mes parents ont été assassinés d'une vingtaine de coups de couteaux dans la région du cœur”, explique-t-elle tout en confiant avoir observé sur le corps de sa mère, violée, un sillon au niveau de la gorge. Le même que celui de son père. “C’est comme s’ils avaient eu, tous les deux, la gorge un peu tranchée”.

“Je me demande comment j’ai fait pour ne pas devenir folle”

Cette image morbide, Margaux ne pourra probablement jamais s’en défaire. “Je me demande comment j'ai fait pour ne pas devenir folle après ça”, se questionne-t-elle tout en rappelant la difficulté d’avancer sans ses piliers. “Continuer à grandir après la mort de mes parents a été très dur”.

Malgré ce drame des plus sordides, Margaux parvient, grâce au temps et à un accompagnement, à sortir la tête de l’eau. “Là-haut, ils me regardent et ne veulent pas que je baisse les bras. Pour les personnes en or et incroyables qu'ils étaient, je n’ai pas le droit de devenir faible”. Pour elle, hors de question de donner satisfaction à leurs assassins. “Ils ont gagné mes parents mais ils ne nous gagneront jamais, ni ma soeur ni moi. On ne leur laissera pas ça”.

“C’est fou qu’une affaire aussi grave ne soit toujours pas élucidée”

Mais aujourd’hui, à son grand désarroi, l’affaire n’a toujours pas été élucidée quatre ans après les faits, l’empêchant de faire son deuil correctement. “Je trouve ça fou qu’une affaire aussi grave ne le soit toujours pas, que les personnes responsables soient toujours en liberté et impunies”. Pour elle, ce drame reste un mystère. “Ils n’avaient pas d’ennemis, ils étaient appréciés de tous. Ce que l’on sait, c’est que ma mère était la personne visée. Mon père a été assassiné en premier, et rapidement, afin qu’ils puissent prendre leur temps avec ma mère”.

Faute de preuves, l’enquête, confiée aux gendarmes de la section de recherche de Bordeaux, est malheureusement toujours au point mort. Une situation qu’elle n’accepte pas. En quête de réponses, Margaux souhaite faire bouger les lignes. “Je veux faire avancer l’enquête, trouver des réponses à nos questions, à ma sœur et moi”, confie-t-elle tout en rappelant l’existence d’une cagnotte. “Nous souhaitons prendre un détective privé, recommandé par notre avocat mais cela coûte très cher, entre 10 à 15 000 euros. Mais si chaque personne nous aide en mettant 50 centimes ou un euro, nous pouvons très rapidement atteindre notre but”.

Regardez ci-dessous l'interview de Margaux Muller en intégralité