Meurtre d'Alexia Fouillot: une nouvelle clé pour comprendre l'affaire Daval?

Jonathann Daval, son beau-père Jean-Pierre Fouillot et sa belle-mère Isabelle Fouillot avant une conférence de presse à la mairie de Gray en Haute-Saône, le 2 novembre 2017 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
Jonathann Daval, son beau-père Jean-Pierre Fouillot et sa belle-mère Isabelle Fouillot avant une conférence de presse à la mairie de Gray en Haute-Saône, le 2 novembre 2017 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

"La vie de Jonathann Daval a changé." Selon les informations de notre consultant police-justice Dominique Rizet, l'ancien informaticien a "trouvé l'amour en prison, il a rencontré un garçon, un détenu".

"Cette information est intéressante puisque Jonathann Daval a toujours eu un blocage, quelque chose qu'il n'arrivait pas à verbaliser" dans sa relation avec Alexia Fouillot et qui provoquait chez lui un profond mal-être, d'après ses déclarations, rappelle notre consultant.

L'avocat de Jonathann Daval, Randall Schwerdorffer, a défendu sur BFMTV le respect de la vie privée de son client: "Il souhaite avoir un droit à l'oubli."

Troubles conjugaux

Lors du procès de Jonathann Daval, en novembre 2020, les troubles dans son couple avaient occupé une place centrale. A de multiples reprises, la cour d'assises lui avait demandé pourquoi sa relation avec la jeune femme était aussi compliquée qu'il l'affirmait.

Au fil de ses réponses, Jonathann Daval avait esquissé ses problèmes d'érection et la volonté irrépressible d'Alexia Fouillot d'avoir des enfants. La nécessité d'avoir des rapports sexuels et les crises répétées avec son épouse étaient alors apparues comme les éléments déclencheurs de son passage à l'acte criminel.

- "Comme à chaque fois, j’ai envie de partir de la maison, de fuir. Une dispute a commencé qui s’est terminée dans les escaliers. Je l’ai frappée et étranglée, je l’ai tuée", avait-il avoué. - "Qu'est-ce qu'elle vous a obligé à faire que vous ne vouliez pas faire?" l'avait questionné Me Cathy Richard, avocate de parties civiles. - "L'amour", avait répondu l'accusé sans développer davantage son mal-être, très taiseux. Puis: "Toujours cacher les choses, pas montrer les problèmes", avait-il lâché brièvement.

"Du mal à causer"

"Il a du mal à causer c'est sûr, mais il a avoué, c'est lui", était intervenue la mère de Jonathann Daval à la barre. Des aveux insuffisants pour les parents de la victime: "S’il te plaît, lâche-toi, tu sais que c'est la dernière fois qu’on se voit, qu’on se parle tous les deux. Elle s’est tue à jamais. Moi non plus je ne l’entendrai plus, plus sa voix, plus ses rires. Tu as détruit Alexia et tu nous as détruits", avait déclaré Isabelle Fouillot dans un face à face intense avec l'accusé.

Malgré tout, Jonathann Daval est resté un mystère pour la cour d'assise, dans un contrôle permanent, ne répondant aux questions que par de courtes phrases. Poussé dans ses retranchement lors d'un interrogatoire, l'homme de 37 ans avait même fait un malaise dans le box et avait dû être conduit aux urgences.

La cour d'assises l'a condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse, une décision que l'ancien informaticien a accepté, s'engageant à ne pas faire appel. D'abord incarcéré à Dijon, à l'isolement, il a depuis été transféré à la maison centrale d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin.

Article original publié sur BFMTV.com