Meurtre d’Agnès Lassalle : un an plus tard, son compagnon n’arrive pas « à avancer » faute d’excuses
ÉDUCATION - « J’aurais aimé entendre un peu de compassion ». Un an jour pour jour après l’assassinat de l’enseignante Agnès Lassalle, tuée à coups de couteau dans son lycée par un de ses élèves, une plaque commémorative a été dévoilée ce jeudi 22 février, dans le jardin du centre culturel Peyuco Duhart de Saint-Jean-de-Luz. « Morte pour le service de la Nation dans l’exercice de ses fonctions le 22 février 2023 », indique-t-elle. Un geste symbolique, à l’initiative de son compagnon, Stéphane Voirin, mais également des parents de la victime et de la direction de son établissement.
Auprès des journalistes de France Bleu Pays basque, Stéphane Voirin a confié ce jeudi sa difficulté à faire son deuil, déplorant n’avoir reçu aucune excuse, aucun mot, de la part du jeune meurtrier. L’enquête en cours tente par ailleurs toujours de déterminer les motivations du lycéen qui l’ont poussé à commettre son geste. Il avait déclaré qu’une « petite voix » lui avait suggéré de tuer l’enseignante de 52 ans. Ce dernier est toujours en détention provisoire, en attente de son procès.
« Je me sens ignoré, pas de message, de clin d’œil ou quelque chose dans ce sens. Aucune excuse, rien venant du tueur, de sa famille. J’aurais aimé entendre un peu de compassion, un mot compatissant », déclare Stéphane Voirin, la voix empreinte d’émotion. « C’est quelque chose qui m’empêche d’avancer », ajoute celui qui avait ému la France, en dansant aux obsèques de sa compagne.
L'image du jour : l'hommage dansé du compagnon d'Agnès Lassalle et de ses amis à l'enseignante, en sortant de la cérémonie d'obsèques ( 🎥@F3euskalherri ) #saintjeandeluz pic.twitter.com/8P43nsjvWS
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) March 3, 2023
« Une réaction hypocrite », rétorque l’avocat du meurtrier
En retour, Me Thierry Sagardoytho, avocat du jeune adolescent et de sa famille, estime que « personne dans ce dossier n’a fait l’objet d’un manque de considération ». Plus encore, il assure qu’il est « assez déplacé, pour ne pas dire davantage, de reprocher à ce mineur de n’avoir pas pris sa plume pour écrire aux proches d’Agnès Lassalle, car l’une des principales raisons de son incarcération tient précisément à l’interdiction absolue pour lui d’entrer en contact avec les témoins du drame, avec les proches de la victime et avec toute personne qui est liée à ce dossier ».
Il insiste auprès de France Bleu : « C’est au minimum une réaction hypocrite, au pire une réaction malvenue ». L’émotion, elle, était en tout cas encore particulièrement palpable lors de la cérémonie de recueillement ce jeudi, lorsque Stéphan Voirin a rendu hommage à « sa princesse » pendant que résonnait l’air de « Quand on a que l’amour » de Jacques Brel.
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