Meurtre d'Éric Masson à Avignon: l'accusé explique avoir "paniqué" après les coups de feu

Les interrogatoires se poursuivent au procès du meurtre d'Éric Masson, policier tué à Avignon en mai 2021. Le principal suspect, Ilias Akoudad, a reconnu lundi à la surprise générale avoir tiré sur ce brigadier sur un point de deal. Ce mercredi 28 février, l'interrogatoire du jeune homme, aujourd'hui âgé de 22 ans, se poursuit dans une salle d'assises bondée, où se massent proches et collègues du défunt policier.

Ce dernier explique, après avoir une nouvelle fois confirmé être l'auteur des tirs, les secondes qui ont suivi ce moment.

"J'étais en panique totale, je suis parti en courant. [...] À ce moment-là, je ne sais pas sur qui j'ai tiré, je sais qu'il est blessé... Et quand j'apprends par le journal (qu'il est mort, NDLR), c'est le cauchemar total. Les jours d'après, j'ai passé mes soirées dans une cave, impossible de dormir", explique-t-il à la barre.

"Comme un con j'ai sorti mon arme"

Le suspect a tenté d'expliquer les motivations de son geste. Lors d'explications confuses, il explique avoir pris Éric Masson pour un autre dealer. Le policier se serait approché du tireur, et mis sa main dans sa sacoche pour sortir sa matraque.

"Je voulais l'intimider pour qu'il parte. Et comme un con, j'ai sorti mon arme, il avait sa main dans sa sacoche, il a mis sa main sur mon arme et j'ai paniqué. Malheureusement, j'ai tiré un premier coup, il a crié, il avait toujours la main dans la sacoche, j'ai tiré une deuxième fois sans vraiment savoir", se rappelle-t-il.

Et d'ajouter: "je pensais qu’à fuir et c'est là que j’ai entendu 'Police!Police!' comme un cri d’'au secours". J'ai pris la fuite, j’étais choqué".

"À aucun moment, je n’ai vu son brassard"

Cependant, Ilias Akoudad l'assure, il ignorait qu'Eric Masson était policier au moment des faits. "Si j'avais vu un brassard, je ne me serais jamais arrêté. On aurait pris la fuite. À aucun moment je n’ai vu son brassard. Je ne serai pas allé au contact de policiers", jure-t-il.

En ce qui concerne Romain R., collègue d'Éric Masson également pris pour cible par les tirs, le jeune homme nie encore avoir voulu le viser. "À aucun moment, j'ai voulu tirer sur monsieur R.", affirme-t-il.

Le jeune homme est jugé devant la cour d'assises du Vaucluse depuis le lundi 19 février. Il a déjà été condamné six fois, notamment pour trafic de stupéfiants. Il est poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Ayoub Abdi, 23 ans, qui accompagnait le tireur le jour des faits et a fui avec lui, et Ismaël Boujti, 24 ans, qui leur avait prêté sa cave, qui servait d'épicerie clandestine, sont eux jugés pour soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches.

Article original publié sur BFMTV.com