“Mettons nos forces en commun” : le chancelier Scholz tend la main à l’opposition allemande

Sur la une de la Tageszeitung, Olaf Scholz semble décidé à convaincre son auditoire. En cette période de rentrée politique, le chancelier social-démocrate allemand a, ce 6 septembre, fait une proposition rare à l’opposition conservatrice : un “pacte pour l’Allemagne” visant à moderniser la première puissance économique européenne.

“Enfin une proposition à im-pacte ?” ne peut s’empêcher d’ironiser le quotidien berlinois. Scholz souhaite “accélérer la digitalisation” et demande “plus d’unité pour moins de bureaucratie”, peut-on lire sur la première page du journal de gauche.

Face aux difficultés économiques et à la crise énergétique, il entend développer les énergies renouvelables, simplifier les procédures pour la construction de logements ou d’infrastructures de transport, attirer davantage de main-d’œuvre qualifiée.

“Mettons nos forces en commun”, a-t-il plaidé, s’adressant à l’union conservatrice CDU-CSU, aux autorités régionales et municipales, et aux acteurs économiques du pays.

Alliance contre l’extrême droite

“Il s’agit de se retrousser les manches en salle des machines, afin de faire tourner le navire ‘Allemagne’ à plein régime”, assure Die Tageszeitung dans un article d’analyse.

Le chancelier social-démocrate et ses partenaires de coalition Verts et libéraux ont besoin de soutien au niveau local.

“Or des ministres-présidents ou des maires conservateurs y tiennent souvent la barre.”

Olaf Scholz – en bon capitaine de bateau – s’est donc adressé en priorité à ses adversaires politiques.

Mais le pacte qu’il propose représente bien plus qu’une manœuvre pour réformer l’Allemagne. En ne s’adressant qu’à “l’opposition démocratique”, Olaf Scholz présente aussi implicitement “un pacte contre l’AfD”, un parti qu’il a d’ailleurs qualifié de “commando de démolition [de la république]”. La formation d’extrême droite monte dans les sondages. Elle est même en tête des études d’opinion dans trois Länder de l’est de l’Allemagne, où des élections régionales doivent avoir lieu en 2024.

La stratégie scholzienne de la main tendue reste incertaine. Ces dernières semaines, des divergences sur une réforme de l’allocation familiale et sur un éventuel encadrement des prix de l’électricité sont apparues au sein de sa propre coalition. Et le discours de Friedrich Merz, chef des démocrates-chrétiens, a jusqu’ici été critique de la politique gouvernementale.

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