#MeToo de l’hôpital : Karine Lacombe choquée que Patrick Pelloux assume son comportement « grivois »

Dans « C l’hebdo » sur France 5, le 13 avril, l’infectiologue Karine Lacombe dit être « tombée de sa chaise » quand elle a lu la réponse de Patrick Pelloux dans « Paris Match ».
Capture d’écran France 5 Dans « C l’hebdo » sur France 5, le 13 avril, l’infectiologue Karine Lacombe dit être « tombée de sa chaise » quand elle a lu la réponse de Patrick Pelloux dans « Paris Match ».

#METOO - Si la libération de la parole est immédiate, la prise de conscience se révèle beaucoup plus lente. Après que Karine Lacombe a accusé l’urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral », donnant lieu à une vague de témoignages sur le sexisme et les violences sexuelles en milieu hospitalier, le médecin a choisi d’assumer son attitude « grivoise » dans les couloirs de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Une réaction qui a largement choqué Karine Lacombe.

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Dans Paris Match, Patrick Pelloux a de fait réfuté toute agression, reconnaissant seulement des gestes déplacés. « Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien », a-t-il dit, avant de préciser qu’il allait être « obligé de coller un procès » à Karine Lacombe.

« Je suis tombée de ma chaise quand j’ai lu l’interview [dans Paris Match] hier. Je me suis dit : “Qui rigolait, qui rigolait à part ceux qui agressaient sexuellement, qui avaient ces propos grivois ?” », a réagi ce samedi 13 avril Karine Lacombe, sur le plateau de C l’hebdo sur France 5, comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous.

« Pétries de culpabilité »

« Se frotter contre une fille quand elle est de dos, ce n’est pas marrant », a-t-elle ajouté. Et de poursuivre : « Ce n’est pas parce qu’à l’époque on ne disait rien, parce qu’on était pétries de culpabilité, parce qu’on avait peur de la hiérarchie et des conséquences, que c’était rigolo. Non pas du tout. »

Puis, concernant la menace de plainte formulée par Patrick Pelloux, la cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine a fustigé : « Je pense qu’il n’a pas intérêt à ce que ça aille sur le terrain judiciaire… »

Celle qui a appelé à un #MeToo de l’hôpital, a également déclaré avoir reçu une « trentaine de mails » en deux jours émanant de femmes travaillant à l’hôpital « qui me disent avoir vécu les mêmes choses et d’autres qui parlent d’autres situations ». Karine Lacombe l’affirme : « Ce que j’ai vécu il y a 25 ans, ça perdure encore maintenant. » Le signe, sans doute, que l’infectiologue n’a fait qu’ouvrir la voie à une libération de la parole plus généralisée.

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