Metoo du cinéma : à quoi va servir cette commission réclamée par Judith Godrèche sur les violences sexuelles

VIOLENCES SEXUELLES - Deux mois après l’audition de Judith Godrèche au Sénat, la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le milieu du cinéma - que l’actrice demandait - a été ouverte. Ce jeudi 2 mai, les députés ont voté à l’unanimité sa création afin d’étudier les abus et violences dont sont victimes enfants et adultes dans les secteurs culturels.

« Nous souhaitons passer de l’écoute de la parole aux actes, a déclaré Francesca Pasquini, députée écologiste des Hauts-de-Seine à l’initiative de cette proposition, lors d’une conférence de presse à l’issue du vote à l’Assemblée nationale, ce même jeudi.

« À nous de prendre le relais de cette main tendue », ajoute la députée Renaissance Véronique Riotton. Qui précise : « Il est important que les hommes se mobilisent. On peut faire le choix d’être des témoins passifs ou de réels alliés. »

Première mission : constituer la commission. L’appel à candidatures vient d’être lancé. La réunion constitutive, qui doit réunir les 30 parlementaires, est fixée au 13 mai. Le début des auditions, lui, doit démarrer la semaine du 20 mai. Quant aux conclusions, elles seront rendues dans six mois, en novembre.

Les objectifs de cette commission, qui répond à une demande formulée à plusieurs reprises par Judith Godrèche, sont de déterminer de manière très concrète les mécanismes et les défaillances qui permettent à ces abus de se produire, et de proposer des mesures législatives pour mieux les encadrer.

Benoît Jacquot auditionné ?

Cela ne concerne pas seulement le secteur du cinéma. L’audiovisuel (à savoir la télévision), la publicité et l’industrie de la mode, mais aussi du spectacle vivant sont concernés, aussi bien dans les professions que dans les écoles. Aussi, l’enquête a été élargie à toutes les victimes, mineures et majeures. « On n’est pas vraiment différent à 18 ans qu’à 17 ans et 362 jours », a justifié le député démocrate Erwan Balanant.

Benoît Jacquot et Jacques Doillon, qui sont visés par des plaintes pour des violences sexuelles et physiques déposées par Judith Godrèche, vont-ils être entendus ? Les parlementaires ne ferment pas la porte. En revanche, ils seront tenus de ne pas commenter avec eux les affaires judiciaires dont ils font l’objet. « Nous ne sommes pas les procureurs, encore moins les juges », a rappelé Francesca Pasquini.

Cela laisse toutefois la « possibilité d’interroger les personnes nécessaires, dont celles qui n’ont pas voulu répondre à la presse », ajoute la députée. L’ex-chroniqueur télé et psychanalyste star Gérard Miller, actuellement visé par trois plaintes et plus d’une cinquantaine de témoignages, pourrait être de ceux-là.

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