#MeToo au Festival de Cannes : en cas d’accusation d’un participant, la présidente plaide le « cas par cas »

Iris Knobloch, ici lors de l’annonce de la sélection officielle, fait savoir qu’en cas d’accusation visant une personnalité présente à Cannes, le Festival ne tranchera pas selon une règle intangible.
Marc Piasecki / WireImage Iris Knobloch, ici lors de l’annonce de la sélection officielle, fait savoir qu’en cas d’accusation visant une personnalité présente à Cannes, le Festival ne tranchera pas selon une règle intangible.

CINÉMA - Pas de règle globale mais un « cas par cas ». À cinq jours de l’ouverture du festival de Cannes, mardi 14 mai, sa présidente Iris Knobloch a dit « être extrêmement attentive à ce qui se passe aujourd’hui » en réponse à une interrogation sur les rumeurs des derniers jours.

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Sur les réseaux sociaux et dans plusieurs articles bruisse des rumeurs d’accusations d’agression sexuelles visant plusieurs personnalités de premier plan du monde du cinéma, dont certaines seront présentes lors du festival. Une liste de nom est même parfois relayée.

« Si le cas d’une personne mise en cause se présentait, nous veillerions à prendre la bonne décision au cas par cas, en concertation avec le conseil d’administration et les parties prenantes, explique la présidente du Festival de Cannes dans une interview publiée ce jeudi 9 mai dans Paris Match. Mais on évoquerait aussi l’œuvre afin de voir ce qui est le mieux pour elle. C’est elle la vraie star. »

Sept ans après le début du #MeToo, le sujet reste dans tous les esprits, aux États-Unis, où l’une des condamnations du producteur Harvey Weinstein vient d’être annulée, comme en France, entre le procès de l’acteur Gérard Depardieu en octobre et le mouvement de libération de la parole relancé par Judith Godrèche.

« Moi aussi », le court-métrage de Judith Godrèche présenté

L’actrice, qui accuse de viols deux figures du cinéma d’auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, présentera Moi aussi, le court-métrage de 17 minutes qu’elle a réalisé sur le sujet des violences sexuelles, à Cannes le 15 mai. Le Festival a indiqué dans un communiqué souhaiter avec cette projection « faire résonner ces témoignages ».

Dans cette interview, Iris Knobloch répète aussi que « la progression de la présence des femmes » fait partie des enjeux principaux pour Cannes, alors que 4 des 22 films en compétition et 20 % des films en sélection officielle ont été réalisés par des femmes.

Elle ne soutient toutefois pas l’instauration de quotas, « à double tranchant ». « Il ne faut pas installer un sentiment d’illégitimité pour une femme », plaide-t-elle. Elle ajoute constater « une très nette hausse de soumission de projets qui émanent de réalisatrices (...) Mais le Festival, lui, doit rester dans son rôle et ne se baser que sur la qualité du film ».

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