#MeToo : Édouard Baer donne une réponse alambiquée à l’absence de soutien des hommes

Interrogé par Laurent Delahousse sur France 2, l’acteur de 57 ans a déploré un climat de suspicion « terrible » qui planerait actuellement au-dessus des hommes.

Édouard Baer, ici dans l’émission « 20h30 dimanche » sur France 2, dimanche 12 mai.
Capture d’écran France 2 Édouard Baer, ici dans l’émission « 20h30 dimanche » sur France 2, dimanche 12 mai.

VIOLENCES SEXUELLES - Les hommes parlent-ils suffisamment des violences sexuelles et du mouvement #MeToo, en France ? Les hommes expriment-ils assez leur mea culpa sur le sujet ? À ces questions, Édouard Baer a donné une réponse somme tout évasive sur le plateau de France 2, ce dimanche 12 mai.

En soutien à #MeToo, Jacques Audiard, Reda Kateb et une centaine d’hommes signent une tribune dans « ELLE »

« Il y a douze sujets en un. Il y a douze prises de parole différentes. Tout est différent. Je pense que ce sont les médias qui réunissent ça dans une grande cause d’époque », a déclaré l’acteur face à Laurent Delahousse, dans l’émission 20 h 30 dimanche.

Avant d’ajouter : « Il y a une histoire personnelle différente pour chacune. » Les portraits de plusieurs femmes ayant dénoncé des actes de violences sexuelles dont elles disent avoir été victimes, à l’instar de Judith Godrèche, Isild Le Besco et Flavie Flament, étaient projetés devant lui.

L’acteur de 57 ans tente une explication. « Jusqu’aux années 1960, les femmes étaient cantonnées à la maison. Dans la rue ou au travail, on était chez les hommes, estime Édouard Baer. Donc les hommes se comportaient d’une façon assez étonnante », continue-t-il. Aujourd’hui, les choses auraient changé, selon lui : « Il n’y a pas un lieu où les hommes seraient plus chez eux. »

Et même s’il pense que les hommes doivent désormais se comporter différemment, Édouard Baer trouve « terrible » le climat de suspicion qui planerait au-dessus des hommes, reprenant le qualificatif du présentateur qui l’interroge. « Le fait de ne plus passer par les tribunaux ferait que toute parole serait bonne à dire, à répondre. […] Avant la parole des hommes était dominante. Aujourd’hui, il y a une sorte d’inversion avant qu’il y ait un rééquilibrage », estime-t-il. Laurent Delahousse rebondit : « Mais elle est nécessaire cette prise de parole. »

Contrairement à Édouard Baer, une centaine d’hommes, issus principalement des industries culturelles et scientifiques, a pris la parole dans une tribune publiée par le magazine Elle, à la fin du mois d’avril, pour apporter leur soutien au mouvement #MeToo.

Parmi eux notamment, les réalisateurs Jacques Audiard, Mathieu Amalric, mais aussi les acteurs Swann Arlaud, Reda Kateb, l’écrivain Laurent Gaudé, le metteur en scène Thomas Jolly ou le créateur de mode Christian Lacroix.

« Il est révoltant de se servir de son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il éveille. Il s’agit d’épargner à plus de la moitié de l’humanité des agressions graves. De construire un monde meilleur, plus intelligent, plus respectueux, plus égalitaire. Nous en serions honorés et enrichis », déclarent les auteurs de cette tribune, instiguée par le partenaire d’Anouk Grinberg, le mathématicien Michel Broué.

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