#MeToo à l’hôpital : ce que Karine Lacombe compte demander au ministre de la Santé

Head of the Infectious Diseases Department at the Saint-Antoine Hospital (AP-HP) Karine Lacombe poses at the Saint-Antoine Hospital in Paris, on November 10, 2020. (Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP)
ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP Head of the Infectious Diseases Department at the Saint-Antoine Hospital (AP-HP) Karine Lacombe poses at the Saint-Antoine Hospital in Paris, on November 10, 2020. (Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

#METOO - Libérer la parole, mais surtout s’assurer que rien ne reste comme avant. Au début du mois d’avril, les accusations de « harcèlement sexuel et moral » portées par l’infectiologue Karine Lacombe contre le célèbre urgentiste Patrick Pelloux ont permis la naissance d’un mouvement #MeToo à l’hôpital. La cheffe de service de l’hôpital Saint-Antoine à Paris rencontrera ce mercredi 24 avril le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux « pour parler de ce sujet précisément », a indiqué ce dernier.

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Avant tout, Karine Lacombe compte souligner l’importance de la sensibilisation des professionnels de santé. À commencer par la nécessité de mettre en place des formations « pour apprendre ce qu’est un comportement sexiste, ce qui est normal ou non dans une relation avec un supérieur », a-t-elle détaillé au micro de RFI ce mercredi matin, mais aussi pour savoir « comment gérer les violences sexistes et sexuelles lorsqu’elles interviennent, à l’hôpital comme à l’université ».

Valletoux veut regarder « le système de santé en général »

Depuis la parution de son témoignage, dans le cadre d’une enquête de Paris Match parue début avril, elle explique avoir reçu « beaucoup de témoignages, dont certains pourraient conduire à des actions en justice ». Car malgré les progrès des dernières années la « culture du silence » persiste dans les hôpitaux, déplore l’infectiologue. « Ce n’est que très récemment qu’ont été mises en place des cellules d’écoute. Et malgré cela, on a encore tendance à régler l’affaire au sein de l’institution, en déplaçant les personnes concernées », constate-t-elle.

« La culture de l’impunité, c’est terminé ! », a lancé Frédéric Valletoux, interrogé dans le même temps ce mercredi matin, au micro de France Inter. « Il y aura une tolérance zéro de ce point de vue là », a-t-il assuré. Le ministre délégué à la Santé affirme avoir agi en conséquence après le cri d’alarme de Karine Lacombe, en organisant trois réunions : la première avec l’infectiologue ce mercredi donc, la seconde le 29 avril avec « l’ensemble des acteurs, dont les internes », et une troisième début mai avec « l’ensemble des ordres ».

Sans détailler de mesure précise pour le moment, il assure fermement vouloir « veiller à ce que tout le monde puisse mettre fin à cette culture et à ces comportements de violences sexistes et sexuelles, qui ont sans doute trop caractérisé certains établissements ». Pour autant, Frédéric Valletoux précise : « Je ne veux pas jeter la pierre uniquement sur l’hôpital, c’est le système de santé en général qui doit être regardé ». Avant de s’engager : « On part sur des pistes concrètes d’ici quelques semaines pour tourner la page de cette triste période ».

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