Yahoo Actualités "Il met sans cesse de l’huile sur le feu": les propos de Macron sur "la foule" qui n'a pas de "légitimité" très critiqués
Des milliers de Français étaient toujours dans la rue ce mardi soir contre l'adoption de la réforme des retraites via le recours à l'article 49.3. Dans le même temps, devant des parlementaires de son camp, le président de la République Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait "apaiser" et "écouter la colère"... tout en affirmant que "la foule" n'avait pas de "légitimité" face "au peuple qui s'exprime à travers ses élus".
Des propos, à moins de 48 heures d'une nouvelle journée de grève à l'initiative des syndicats, qui ont provoqué la colère de nombreux députés de l'opposition.
"Il n’écoute pas et s’acharne. Il met sans cesse de l’huile sur le feu. Qu’il se débrouille maintenant!" écrit sur Twitter le député insoumis Antoine Léaument, qui apporte son "soutien aux manifestants dont la légitimité est totale."
"Ne pas insulter le peuple français à chaque intervention challenge"
Pour Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Macron agit comme "une sorte de forcené enfermé dans le château de l'Élysée qui ne veut écouter personne" avec la réforme des retraites.
"Il y a à l’Elysée un artificier qui se balade sur les tonneaux de poudre avec une torche", réagit de son côté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
"Le peuple qui s’exprime à travers ses élus, c’est celui qui vous a élu comme rempart à l’extrême droite, qui ne vous a pas donné de mandat pour cette réforme, qui ne vous a pas donné de majorité à l’Assemblée nationale", rappelle aussi Rémi Cardon, sénateur socialiste.
Une très large majorité de la population, y compris les électeurs d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, se disent contre la réforme des retraites, selon les derniers sondages Elabe pour BFMTV. "Ne pas insulter le peuple français à chaque intervention challenge", ironise ainsi Louis Boyard, député LFI du Val-de-Marne.
"Rappelez-vous bien de cette arnaque"
"On sait depuis Le contrat social de Jean-Jacques Rousseau que la souveraineté ne se délėgue pas. Les élus n'en sont pas propriétaires. Le peuple qui manifeste doit être écouté et respecté. Que Macron commence par ne pas le qualifier de 'foule'", écrit de son côté Clémentine Autain.
Du côté de la droite et de l'extrême droite, peu de parlementaires avaient réagi aux propos d'Emmanuel Macron dans la soirée. "Combien ont voté Macron pour faire barrage? Combien ont voté contre et non pour Macron? Rappelez-vous bien de cette arnaque aux prochaines élections", mettait toutefois sur son compte Twitter l'eurodéputée RN Virginie Joron.
Le président de la République prendra la parole une nouvelle fois ce mercredi, à 13 hors, lors d'une interview télévisée qui sera diffusée sur BFMTV. Selon nos informations, Emmanuel Macron a exclu à court terme une dissolution de l'Assemblée nationale, un remaniement du gouvernement ou un référendum.