Dans "Les merveilleux nuages", Harry Bernas interroge l'avenir du nucléaire en France

Dans son ouvrage "Les merveilleux nuages" publié aux éditions du Seuil, le physicien Harry Bernas questionne le concept de "nouveau nucléaire" et dénonce l'écart existant selon lui entre la réalité technique et la perception publique du nucléaire.

"Le 'nouveau nucléaire' n’existe pas. Ce n’est qu’un slogan faisant appel à d’anciennes techniques remises au goût du jour". Le physicien Harry Bernas, ancien directeur du centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS-Université Paris-Saclay) ne mâche pas ses mots, à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Les merveilleux nuages (éditions Seuil), en librairie à partir du 1er septembre 2023, où il écrit avoir voulu "rapporter des faits avérés, souvent ignorés ou occultés, mais déterminants concernant la technologie et l’avenir des centrales nucléaires". Avec la publication antérieure, en 2022, de son passionnant récit L’île au bonheur (éditions le Pommier), il rappelle avoir "eu le temps d’étudier finement l’histoire du nucléaire et l’histoire des technologies du nucléaire". Et aujourd’hui, tel un lanceur d’alerte, avertit d’un "décalage entre le nucléaire réel et le nucléaire tel qu’il est raconté". Il s’en inquiète en rappelant que son propos n’est pas de savoir ou de dire "si on est 'pour' ou 'contre' le nucléaire dans une société où il faut de l’énergie". Il propose au contraire, dans ce qu’il nomme "le fil rouge" de son nouveau livre Les merveilleux nuages de "retourner la proposition et de se demander : "Quelle société voulons-nous, qui va évoluer vers une situation difficile, même très dangereuse par certains aspects", celui du dérèglement climatique étant en haut de l’agenda, de même que l’accroissement des inégalités.
Ce sont les deux discours du président de la République Emmanuel Macron, au Creusot, en décembre 2020, sur "L’avenir du nucléaire", puis à Belfort en février 2022, intitulé "Reprendre en main notre destin énergétique !" qui ont interpellé l’ancien directeur de recherches au CNRS, qui a coordonné un programme européen dans le domaine des matériaux irradiés. Avons-nous, en France, "la capacité à affronter le changement climatique, la capacité à maintenir un potentiel industriel ainsi qu’un potentiel de recherche qui tien[...]

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