Meredith Hall, nouvelle voix du roman américain

Meredith Hall, une plume littéraire américaine avec laquelle il faudra compter. - Credit:Unspecified
Meredith Hall, une plume littéraire américaine avec laquelle il faudra compter. - Credit:Unspecified

C'est une ferme du Maine, à la fin des années 1940, celle de la famille Senter. On y travaille dur – à l'étable, à la laiterie et aux champs –, et dans la grande maison claire résonnent les rires des enfants – le précoce Sonny, la douce Dodie et le petit dernier, Beston – tandis que l'amour entre les parents, pudique et tendre, s'éprouve au quotidien.

Pourtant, malgré les longues soirées d'été passées à regarder les lucioles, l'émerveillement devant les enfants qui grandissent et les petits plaisirs de la vie qui passe, plane le spectre de la violence – une biche qu'on éviscère, un veau qu'il faut castrer… Et le quotidien paisible est soudain déchiré par un accident dévastateur qui sème la désolation dans la famille.

L'atmosphère des films de Terrence Malick

Avec Plus grands que le monde, c'est une nouvelle voix du roman américain que l'on découvre avec enchantement. Meredith Hall, 75 ans, n'avait jusqu'alors publié qu'un livre autobiographique (non traduit). Et ce premier roman constitue un tour de force tant l'histoire, ancrée dans une réalité sensorielle, vous prend aux tripes. Les narrations s'entremêlent – les enfants et les parents racontent tour à tour l'avant, le pendant et l'après de la tragédie –, et la poésie des descriptions évoque, par moments, l'atmosphère des films de Terrence Malick ou celle de Cape Cod Evening, ce tableau d'Edward Hopper où un couple observe un colley s'ébattre dans un champ de blé. Au bout du chemin des Senter, cette famill [...] Lire la suite