La mer, pour de vrai, au musée des Impressionnismes Giverny

Vagues de peinture dans L’Évasion de Rochefort (détail) d’Édouard Manet (vers 1881).  - Credit:Franck Raux
Vagues de peinture dans L’Évasion de Rochefort (détail) d’Édouard Manet (vers 1881). - Credit:Franck Raux

Pour les 150 ans de l'impressionnisme, Giverny présente une exposition sur l'impressionnisme et la mer. Banal ? Essentiel au contraire. Et, étrangement, jamais fait en France, alors que « c'est la matrice », comme le confie avec raison, et passion, Cyrille Sciama, directeur du musée et commissaire de l'exposition.

On y est bien. On y respire un iode visuel qui aère la tête ; on plonge les yeux ouverts dans la muraille d'eau furieuse de Courbet, une vague-montagne terminée en exil (La Vague, 1871-1873), peut-être en hommage à Hokusai ; on s'émerveille devant la falaise dorée au bon soleil normand de Monet qui se mire toute belle dans la Manche (Marée basse aux Petites-Dalles, 1884), piquetée de silhouettes tremblantes et roses – de plaisir sans doute, celui d'être dans l'eau, tant cette époque est aussi celle de la découverte des bains de mer, comme le montrent les six minutes d'un film en couleurs, captées par la Gaumont en 1912 sur la plage de Trouville. On y découvre aussi Maxime Maufra (1861-1918), qui plaqua un destin tout tracé d'homme d'affaires pour, vampé par Turner et les paysages d'Écosse, devenir peintre – et que son père, généreux, encouragea dans ce chemin d'incertitude mais de plénitude.

Cyrille Sciama a fait des merveilles pour réunir autant de chefs-d'œuvre en pleine « année impressionniste », mais aussi nous ouvrir à des artistes incompréhensiblement méconnus. Comme ce Maufra, donc, un Nantais qui, selon lui, « fait la liaison entre Monet et [...] Lire la suite