La mention “USA” sur les permis portoricains ravive le débat sur le statut de l’île

Depuis le 3 octobre, les trois lettres “USA” figurent sur les permis de conduire portoricains. Une mesure prise par le ministère des Transports et de l’Équipement portoricain, avec l’aval du ministère de la Sécurité intérieure américain, dans l’espoir d’“éviter des pertes de temps inutiles aux Portoricains dans leurs démarches”, explique El Nuevo Día.

Tweet de la page officielle du ministère des Transports et de l’Équipement de Porto Rico (DTOP), daté du 3 octobre 2023..
Tweet de la page officielle du ministère des Transports et de l’Équipement de Porto Rico (DTOP), daté du 3 octobre 2023..

Bien que le problème ne soit pas nouveau, des habitants de l’île dont le permis de conduire a été refusé aux États-Unis comme justificatif de leur citoyenneté américaine l’ont médiatisé cette année. À l’instar de Humberto Marchand qui, en mai, s’est vu refuser l’accès à une voiture qu’il avait pourtant réservée, à l’aéroport international Louis Armstrong, à La Nouvelle-Orléans, car l’employé d’une chaîne de location de voitures ignorait que les Portoricains étaient aussi des citoyens étasuniens, déplore The New York Times.

L’éternel problème des citoyens de seconde classe

Depuis son annexion en 1898 à la suite de la guerre hispano-américaine, Porto Rico est un “État libre associé” des États-Unis. Les habitants ont donc la citoyenneté américaine mais demeurent des “citoyens de seconde classe”, selon Surey Miranda, cofondatrice de Diaspora For Puerto Rico, une organisation de défense de la communauté portoricaine, citée par le quotidien.

Cette “modification apparemment banale des permis de conduire” est “représentative de la campagne pour la création d’un État [américain à part entière]”. Lors d’un référendum (non contraignant) organisé en 2020, Porto Rico avait manifesté son souhait de devenir le 51État des États-Unis, rappelle Charles Venator-Santiagon, un professeur de droit latino à l’université du Connecticut, cité lui aussi dans The New York Times.

Pour Roberto Cruz, avocat au sein de l’organisation de défense des droits LatinoJustice, “il est regrettable que les autorités de Porto Rico aient jugé nécessaire d’ajouter la mention ‘USA’ pour attester du statut des habitants de l’île.

“Mais si cela peut [les] aider à recevoir un traitement correct et à bénéficier des services auxquels ils ont droit, nous ne pouvons que soutenir la démarche.”

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