Menaces et pressions concernent la majorité des journalistes environnementaux

On se souvient qu’en juin 2022 les meurtres du journaliste britannique Dom Phillips et de l’expert reconnu des peuples indigènes Bruno Pereira, qui préparaient un livre sur les crimes environnementaux en Amazonie, avaient soulevé une vague d’indignation à travers le monde. Et si ce cas extrême était emblématique des risques qui pèsent sur les journalistes qui traitent de l’environnement ? D’après un rapport de l’Unesco publié aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse 2024, plus de 70 % d’entre eux ont été la cible d’attaques, de menaces ou de pressions en raison de leur travail depuis 2009.

Pour établir ce rapport, l’Unesco, en collaboration avec la Fédération internationale des journalistes, a interrogé en mars 905 journalistes environnementaux de 129 pays. “Au moins 749 [d’entre eux] ont fait l’expérience de la violence et de l’intimidation à leur endroit au cours des quinze dernières années”, indique The Guardian.

Il ressort de ce rapport que “le journalisme environnemental est devenu un domaine de plus en plus dangereux”, poursuit le journal britannique, pour lequel Dom Phillips travaillait régulièrement. Avant d’expliquer :

“La nature du travail dans des endroits souvent éloignés et isolés, mais aussi des sujets traités, comme les compagnies pétrolières et minières, l’appropriation des terres et la déforestation, contribuent au danger.”

Plus en détail, parmi les 70 % de journalistes ayant témoigné de pressions et d’intimidations, deux sur cinq rapportaient des violences physiques – agressions, détentions arbitraires, tentatives de meurtre et enlèvements. Et ce phénomène a augmenté au cours des cinq dernières années, avec “111 incidents, contre 61 entre 2014 et 2018 et 45 entre 2009 et 2013”, liste The Guardian. En outre, la très grande majorité des journalistes fait état de menaces, de pressions psychologiques ou encore de harcèlement en ligne.

En conséquence, ils sont “près de la moitié a déclaré s’être autocensurés par crainte d’attaques ou de mise en danger de leurs sources”, rapporte le quotidien de Londres.

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