Menace terroriste: après l'attentat à Paris, quel est le niveau actuel du plan Vigipirate?

Il est rentré dans les habitudes des Français mais continue d'évoluer régulièrement. Le plan Vigipirate, qui vise à prévenir les attentats terroristes, est actuellement à son niveau d'alerte le plus haut, "Urgence attentat".

La Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé le vendredi 13 octobre sa décision de "rehausser la posture Vigipirate", suite "à l’attentat terroriste à Arras", au cours duquel le professeur Dominique Bernard a été tué par un jihadiste dans un lycée. "Le contexte actuel", en l'occurrence celui d'une montée des tensions en France après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, a été également évoqué.

Trois niveaux d'alerte

Le niveau "urgence attentat" succède en cela aux deux premiers échelons du plan, à savoir le dispositif de base, simplement appelé "vigilance", et le niveau intermédiaire, "sécurité renforcée-risque d'attentat", qui correspond à un risque élevé de la menace terroriste.

Selon le gouvernement, le niveau "urgence attentat", est activé "à la suite immédiate d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action". S'il n'avait pas déjà été activé le 13 octobre, ce niveau d'alerte aurait typiquement pu l'être après l'attentat du 2 décembre où un fiché S aux antécédents psychiatriques et ayant porté allégeance à l'État islamique a tué un touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes à Paris.

Censé s'étendre sur une "durée limitée" afin de "prévenir tout risque de sur-attentat", il permet notamment "d’assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise", comme des affiches ou des messages audio dans les lieux publics. Des mesures contraignantes comme les fouilles en entrée de bâtiments peuvent également être renforcées.

12.000 militaires mobilisés

Ce rehaussement de la menace implique notamment que 12.000 militaires sont actuellement déployés, selon les chiffres de BFMTV. Ce nombre inclut la base de 7.000 soldats de l'Armée de Terre mobilisés de façon permanente dans le cadre de la Force Sentinelle, créée après les attentats de janvier 2015.

À cela s'ajoutent des militaires qui "vont aider la police et la gendarmerie, pour surveiller les centres commerciaux, pour protéger tous les Français dans leur vie de tous les jours", avait prévenu le 13 octobre le Premier ministre, Gérald Darmanin. La surveillance de certains lieux considérés comme sensibles (écoles et synagogues notamment) a été également été accrue.

Les autorités encouragent à signaler des comportements suspects ou à rapporter des contenus litigieux publiés en ligne via la plateforme Pharos du ministère de l'Intérieur. L'adoption de comportements spécifiques dans l'espace public est également recommandée: ne pas laisser ses bagages sans surveillance, faciliter les contrôles dans les transports et bâtiments ouverts au public ou encore repérer les issues de secours lorsqu'on arrive dans un espace fermé.

Trois attentats terroristes ont été déjoués en France en 2023 et 72 l'ont été, en tout, depuis 2013. Selon les chiffres de la DGSI (renseignement intérieur), au moins 274 personnes sont mortes dans des attentats terroristes en France depuis 2012.

Article original publié sur BFMTV.com