Menace sur la liberté de la presse, à l’aube “d’un grand basculement”

Lorsqu’il s’agit de dénoncer les attaques contre les journalistes, Reporters sans Frontières ne fait pas dans la demi-mesure. C’est encore le cas cette année avec la publication de son rapport annuel. “jamais la liberté de la presse n’a été aussi menacée” RSF estime qu’une “menace” sans précédent pèse sur la liberté de la presse dans le monde, la situation étant “difficile” ou “très grave” dans 72 pays sur 180 recensés. Le recul de la liberté de la presse en trois ans selon RSF_fr https://t.co/roWWMsM6ON pic.twitter.com/JtxhkmPfoy— Le Soir (lesoir) 26 April 2017 Les démocraties ne sont pas à l’abri Cette épée de Damoclès ne concerne pas que les dictatures mais aussi les démocraties, à l’instar des Etats-Unis. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump a offert “une caisse de résonance aux discours anti-médias fortement toxiques, et fait entrer le monde dans l’ère de la post-vérité, de la désinformation et des fausses nouvelles”, estime l’ONG. “L’homme autoritaire”, danger pour les médias De manière générale, Reporters Sans Frontières note que “partout où le modèle de l’homme fort et autoritaire triomphe, la liberté de la presse recule”. Ainsi la Pologne (54e) de Jaroslaw Kaczynski perd sept places dans le classement 2017. La Hongrie (71e) de Viktor Orbàn perd, quant à elle, quatre places. La Turquie pointée du doigt C’est le cas aussi de la Turquie (155e, -4), où la presse d’opposition est muselée par Recep Tayyip Erdogan depuis le coup d’Etat manqué de juillet dernier. En queue de classement : la Corée du Nord détrône l’Erythrée, à l’opposé des pays scandinaves qui restent les bons élèves, Norvège en tête. Menace sur l’indépendance des journalistes en France La France elle gagne six places pour atteindre le 39e rang : une “remontée est principalement mécanique après la chute exceptionnelle qu’elle avait connue en 2015 avec la tuerie de Charlie Hebdo”. Les journalistes français “doivent se mobiliser pour défendre leur indépendance dans un climat de plus en plus violent et délétère”, ajoute l’ONG. La France “enregistre cette année son plus mauvais score (22,24) depuis 2013, en raison notamment d’affaires liées à des financiers utilisant à des fins d’influence les médias qu’ils possèdent“. L’ONG dénonce ainsi les pressions du groupe Vivendi de Vincent Bolloré sur ses médias, comme la “déprogrammation d’une enquête sur le Crédit Mutuel dirigé par l’un de ses amis”, la suppression d‘émissions (“Zapping” et “Spécial Investigation”) sur Canal+ ainsi que le long conflit social à iTELE l’an dernier, à l’issue duquel une centaine de journalistes sont partis. Avec agences.