Menacé de destitution, Guillermo Lasso va-t-il dissoudre le Parlement ?

Le procès en destitution du président équatorien, Guillermo Lasso, aura finalement bien lieu. Mardi 9 mai, l’Assemblée nationale, le Parlement monocaméral de l’Équateur, a voté en faveur de l’ouverture d’une procédure, par 88 voix contre 23 (avec 5 abstentions et 21 absents).

“Ainsi fut scellé le sort du procès en destitution du président Lasso, qui poursuit son chemin au sein d’une assemblée législative équatorienne discréditée”, écrit GK. Selon le site de Guayaquil, l’opposition – majoritaire au Parlement, mais dispersée – et le président se livrent à un véritable concours d’impopularité. Tous deux culminent à environ 20 % d’opinions positives dans les sondages.

Le dirigeant de droite est soupçonné de malversations. En janvier, le média en ligne La Posta avait révélé des enregistrements suggérant l’existence d’un réseau de corruption au sein des entreprises publiques. Une constellation qui serait dirigée par le beau-frère du président, Danilo Carrera. Guillermo Lasso est ainsi accusé de ne pas avoir mis fin à des contrats signés par l’entreprise publique équatorienne de transport de pétrole, Flota Petrolera Ecuatoriana (Flopec), qui auraient causé un préjudice de 6,1 millions de dollars (5,5 millions d’euros).

“Mort croisée”

La date du vote sur sa possible destitution est encore inconnue. Pour être effective, celle-ci doit recueillir une majorité des deux tiers au Parlement, soit 92 voix sur 137.

Guillermo Lasso dispose tout de même d’une possibilité inédite : décréter la “mort croisée”, c’est-à-dire dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des élections anticipées. S’il n’a pas directement brandi cette menace, son avocat, Edgar Neira, cité par Ecuador en Vivo, a laissé entendre que “le président de la République [avait] plusieurs possibilités sur son bureau”.

“[La ‘mort croisée’] incommode fortement dans les rangs de l’opposition, mais c’est une solution constitutionnelle qui, si le président l’applique, doit être respectée avec toutes ses conséquences.”

L’ancien banquier a déjà fait face à un vote du Parlement sur sa destitution, en juin 2022, au milieu de fortes manifestations d’Amérindiens contre le coût de la vie. Mais les 92 voix nécessaires n’avaient pas été recueillies.

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