Membre du Commonwealth, la Jamaïque veut tenir un référendum pour devenir une république en 2024

À quelques jours du couronnement de Charles III, la Jamaïque réaffirme son souhait de devenir une république. L'île des Caraïbes, qui a déclaré son indépendance du Royaume-Uni en 1962, est devenue membre du Commonwealth la même année, reconnaissant le monarque britannique comme son chef de l'État.

Le souverain n'a toutefois "pas d'autorité réelle dans la conduite de l'administration du pays" et "les véritables responsabilités législatives et exécutives incombent aux représentants élus du peuple", précise le gouvernement jamaïcain sur son site.

Un sujet qui n'est pas nouveau

La question de l'abolition de la monarchie n'est pas nouvelle dans ce pays et le gouvernement avait évoqué son souhait de tenir un référendum sur ce sujet avant 2025 en juin dernier.

Mais le décès d'Elizabeth II semble avoir accéléré les choses: dans une interview à la chaîne de télévision britannique Sky News diffusée ce jeudi, Marlene Malahoo Forte, la ministre jamaïcaine des Affaires constitutionnelles, a affirmé que "beaucoup de Jamaïcains avaient une affection chaleureuse pour la reine Elizabeth II et s'identifiaient à elle".

"Mais ils ne s'identifient pas au roi Charles. Il est tout ce qu'il y a de plus étranger pour nous. C'est clair et net", a-t-elle développé.

Un référendum en 2024?

Le gouvernement "étudie" donc "la possibilité de tenir un référendum en 2024" sur une nouvelle constitution qui ne considérerait plus le monarque comme chef de l'État.

"Le temps est venu. La Jamaïque est entre les mains des Jamaïcains. Nous devons le faire, surtout avec la transition de la monarchie. Mon gouvernement dit que nous devons le faire maintenant", a affirmé la ministre à Sky News.

L'histoire de la Jamaïque a été marquée par 300 ans de colonisation britannique et de commerce triangulaire. Selon la Bibliothèque nationale de Jamaïque, environ 600.000 esclaves venant d'Afrique ont été déplacés en Jamaïque entre 1533 et 1807.

"Le républicanisme consiste à dire adieu à une forme de gouvernement liée à un passé douloureux, celui du colonialisme et de la traite transatlantique des esclaves", a affirmé Marlene Malahoo Forte à Sky News.

Article original publié sur BFMTV.com