Un membre de la campagne de Benoît Hamon en 2017 jugé pour agressions sexuelles
Ex-conseiller régional d'Ile-de-France et ancien membre de l'équipe de campagne de Benoît Hamon en 2017, Gilbert Cuzou, 39 ans, a comparu lundi devant le tribunal judiciaire de Paris pour "agressions et harcèlements sexuels" à l'encontre de plusieurs militantes du Parti socialiste.
Le procès de l'ancien élu qui conteste les accusations portées contre lui, est prévu sur trois jours, les 6, 7 et 13 mars. Libre sous contrôle judiciaire depuis janvier 2018, Gilbert Cuzou est visé par cinq plaintes de militantes du Parti socialiste (dont quatre se sont portées parties civiles), âgées de 22 à 28 ans à l'époque des faits (entre octobre 2014 et juin 2017), qui ont participé de près ou de loin à la campagne présidentielle de l'ancien candidat socialiste Benoît Hamon.
Des attouchements répétés
Les plaignantes ont rapporté des attouchements répétés et, pour certaines, des propos ou des sollicitations sexuelles récurrentes de Gilbert Cuzou, décrit comme "un militant expérimenté" et influent au sein de son mouvement politique. Lors de son audition, l'ancien candidat socialiste à la présidentielle avait évoqué "un des trentenaires politiques qui montait".
Une sixième femme, 18 ans à l'époque, avait dénoncé un viol subi en juin 2017 chez Gilbert Cuzou au retour d'une soirée entre militants. Ces allégations ont été requalifiées en agression sexuelle au cours de l'instruction. C'est à la suite de cette allégation de viol et après avoir échangé leurs expériences avec Gilbert Cuzou que plusieurs militantes avaient décidé de porter plainte à son encontre.
"Je voulais qu'il arrête pour les autres", a expliqué à la barre Charlotte L., une des cinq femmes parties civiles, qui a raconté comment l'élu, de dix ans son aîné, la harcelait pour avoir une relation sexuelle après qu'elle eut accepté un "bref flirt".
Cécile R., une autre partie civile, a rapporté une proposition de "plan à trois" avec une femme, également partie civile, faite par Gilbert Cuzou en marge d'une réunion électorale de Benoît Hamon à Marseille en janvier 2017.
Les plaignantes ont "une interprétation faussée de nos relations", s'est défendu le prévenu tout en admettant avoir parfois "fait des câlins" aux militantes mais "sans connotation sexuelle".
Gilbert Cuzou nie
Dans la foulée des plaintes, l'élu avait été suspendu du mouvement de Benoît Hamon devenu quelques mois plus tard le parti Génération.s, et exclu de son groupe politique au conseil régional francilien. Lors de ses auditions devant les enquêteurs, Cuzou s'était décrit comme "prévenant avec les femmes et séducteur" tout en réfutant "tout geste vulgaire ou déplacé à leur égard".
"Je n'ai jamais eu de comportement indécent", a-t-il soutenu à la barre.
Mais, pour l'accusation, "les parties civiles ont décrit les mêmes types d'agissements de la part du mis en examen, ce dernier leur faisant des remarques et des propositions à caractère sexuel et leur imposant de manière répétée mais par surprise des gestes sexuels notamment sur les fesses, hanches ou cuisses, et ce allant crescendo avec les responsabilités qu'il a progressivement exercées au sein du parti politique".
L'accusation a relevé en outre que "toutes (les plaignantes) ont noué des liens d'amitié avec Gilbert Cuzou, élément non contesté, ce qui les a dissuadées de dénoncer les faits dans un premier temps". "J'avais peur de ne pas être crue", a ainsi dit Charlotte L.