Mélanie, en rémission d’un cancer du sein : “J'ai appris mon type de cancer... via Google”

Âgée de 44 ans, Mélanie se bat depuis plusieurs années contre un cancer du sein. Membre de l'association Ruban Rose, qui s'emploie à sensibiliser le grand public à l'importance de la prévention et du soutien à la recherche, elle a accepté pour Yahoo de se livrer sur cette douloureuse épreuve, revenant notamment sur les différentes étapes traversées. Un témoignage poignant.

Les cancers du sein sont généralement diagnostiqués après 50 ans. Et lorsqu'ils le sont plus tôt, à la fleur de l'âge par exemple, le choc est d'autant plus violent. Mélanie fait partie de ces jeunes femmes dont le destin a chaviré à l’annonce du diagnostic. Désormais en rémission, elle a accepté pour Yahoo de se livrer sur cette douloureuse période dont elle a réussi à se relever avec brio, un parcours ponctué de hauts et de bas.

En 2018, c’est le coup de grâce. Après avoir été victime d’un burn out, Mélanie tombe des nues lorsqu’elle sent une masse, une petite boule dans son sein lors d’une auto-palpation sous la douche. Nous sommes à la veille de ses 40 ans. La peur gagne alors du terrain et tout s’enchaîne très vite. Elle se rend rapidement chez le gynécologue et réalise une mammographie, une échographie, une biopsie et un IRM. Dix jours se passent et le diagnostic tombe, par mail. Ses cellules sont “anormales”, un état des lieux inquiétant qui lui impose de se rendre chez un chirurgien en urgence.

“Les mots n’étaient pas posés donc j'ai tout de suite pris mon téléphone pour essayer de lui parler en direct, chose que je n’ai pas réussi à faire”, se remémore-t-elle, qualifiant l’accompagnement de “bancal”. Finalement, c’est par elle-même, via Internet, qu’elle cherche à comprendre de quoi elle est atteinte. “J'ai Googlisé le mot carcinome infiltrant et je suis tombée sur des termes qui peuvent faire très très peur”. Finalement, elle entend le mot “cancer” lors de son premier rendez-vous à l’institut Curie 10 jours plus tard.

VIDÉO - Mélanie, en rémission d’un cancer du sein : “Je ne voulais pas de pitié, je courais pendant la chimiothérapie”

Là-bas, en l’espace de seulement 10 minutes, le médecin lui explique toutes les épreuves auxquelles elle va devoir faire face. La jeune femme doit alors se préparer à faire six mois de chimiothérapie, à une ablation du sein, à de la radiothérapie, à de la thérapie ciblée et à un prélèvement possible d’ovocytes. “C’était trop”, confie-t-elle tout en expliquant avoir été, malgré tout, rassurée par les mots du médecin. À cet instant, son état d’esprit change complètement. “J’ai décidé d’aller de l’avant”.

Les étapes sont dures mais son mental reste au plus haut. “Je me suis sentie très forte par exemple au moment où j’ai rasé mes cheveux parce qu’encore une fois, j’avais un pas d’avance sur la maladie”. Mélanie ne veut pas de pitié et se met même à courir lors de sa chimiothérapie, un comportement qui peut en étonner plus d'un. “C'est quelque chose qui aide à gérer les effets secondaires. C’était un moyen d'extérioriser aussi toute cette colère que j'avais accumulée au début du diagnostic”.

Le temps passe, les journées se ressemblent et son combat contre le cancer s’intensifie. “Ça a été très dur mais je n’ai jamais autant pris soin de moi qu’à cette période-là”. Lorsqu’elle en voit le bout, sa chirurgienne lui annonce une bonne nouvelle, inespérée pour elle. Elle lui propose une reconstruction immédiate du sein par prothèse. Une opération qui l’a contrainte à faire des séances de kinésithérapie pendant un an.

VIDÉO - Mélanie, en rémission d’un cancer du sein : “Le mot guérison est prononcé au bout de 5 ans, je suis sur la bonne voie”

Après plusieurs années de combat, Mélanie est désormais en rémission. “Il faut savoir que j'ai été contrôlée tous les 6 mois et maintenant, je passe à des contrôles annuels. C’est un espoir, je suis sur la bonne voie”, confie-t-elle tout en expliquant devoir attendre cinq ans au total pour mettre le mot “guérison” sur sa situation. “Donc l’année prochaine si tout va bien”.

Sans grande surprise, toutes ces étapes l’ont forgée et Mélanie a désormais une autre vision du monde. “Aujourd’hui, je veux un peu transcender toute épreuve de la vie et les alchimiser par du beau. C’est ce qui nous fait avancer”, explique-t-elle. Quant à son nouveau corps, elle est parvenue à l’accepter grâce à plusieurs outils dont l’art-thérapie et plus particulièrement au yoga. ”Ça m'a appris à me recentrer, à développer cette écoute du corps et du coup à mettre en place des actions en fonction”. En parallèle, elle explique également avoir eu la “chance” de rencontrer des photographes à chaque étape importante. “Cela me permettait de prendre du recul par rapport à mon image”.

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